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Vincent Christophe LE ROUX, Parti de Gauche de Loire-Atlantique, comité de Saint-Nazaire. Délégué titulaire au conseil national.

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13 mai 2013

Réplique au billet de David NAKACHE du 12 mai 2013 - Par Vincent LE ROUX le 12 mai 2013

Ce billet est ma réponse à l'auteur de l’article « Hold-up sur la VIème République » publié sur Mediapart le 12 mai 2013.

 

Avant toute chose, je veux dire que je connais personnellement David NAKACHE. J'ai eu divers échanges avec lui, par le biais d’internet ou lors de rencontres directes, lorsque je militais, moi-même, au Parti de Gauche à Nice ces dernières années. Il m'est arrivé de manifester avec lui et j'ai indirectement soutenu son champion, Arnaud MONTEBOURG, lors des primaires du Parti Socialiste en vue de l’élection présidentielle de 2012, considérant qu'un candidat tel qu’Arnaud MONTEBOURG aurait été de bien meilleure facture que celui qui finit par l'emporter, aussi bien en raison de son histoire politique personnelle au sein du P.S. (il a été un des leaders de la Gauche de ce parti), qu’en raison de ce qu’il proposait.

Je respecte donc David NAKACHE. J’ai toujours considéré que l’on peut être en désaccord et se respecter. C’est ainsi que je conçois la politique dans un pays civilisé, dans une République démocratique et a fortiori quand on défend, comme je le fais, « L’Humain d’abord ». Pour nous, au Parti de Gauche et au Front de Gauche, ceci n’est pas qu’un slogan contre la finance. C’est une règle de conduite générale. C’est ainsi, en tout cas, que je conçois ce slogan.

Cette réponse que je fais David NAKACHE n’est donc pas acrimonieuse. Que ceux qui se réjouiraient de voir un militant du Parti de Gauche se déchainer contre un militant du Parti Socialiste passent leur chemin. Ce n’est pas ce qui m’anime ici. Je veux seulement proposer ma propre réflexion sur la question qu’il a mise en avant afin d’apporter ma pierre au débat relatif aux institutions en général et à la 6ème République en particulier. Et si je commence avec ces aimables propos liminaires, ce n’est pas pour finir, comme un vulgaire Jacques ATTALI, à sortir une ignominie juste avant de filer.

*

Pour faire les présentations…

L’auteur à qui je réponds par le biais de ce billet en forme de lettre ouverte, David NAKACHE, est un militant du P.S. à Nice, soutien d'Arnaud MONTEBOURG et cadre du mouvement "Des idées et des rêves" initié à l'occasion des primaires socialistes en vue de l'élection présidentielle de 2012.

Je suis moi-même militant du Parti de Gauche depuis décembre 2009. Lorsque j’étais installé à Nice, je fus, un temps, co-secrétaire du comité du Parti de Gauche de Nice. J’ai déménagé en Loire-Atlantique en avril 2012. Je suis désormais installé à Saint-Nazaire mais je garde un intérêt et un œil sur la vie politique niçoise et, plus largement, azuréenne. Les camarades que j’ai rencontrés pendant cette page de ma vie en terre azuréenne restent des camarades malgré la distance qui nous sépare.

Il ne fait aucun doute que ce qui nous a rapprochés, David NAKACHE et moi, fut la personne et les idées d’Arnaud MONTEBOURG. En ce qui me concerne, l’intérêt pour Arnaud MONTEBOURG n'est pas nouveau. Je suis Arnaud MONTEBOURG depuis que j’ai eu l’occasion de lire son livre anti intitulé « La Machine à trahir – Rapport sur le délabrement de nos institutions » (publié aux éditions Denoël, collection Impacts en novembre 2000). Ce bouquin est, comme son titre le laisse présager, un réquisitoire solide, convaincant, violent pourrais-je même dire mais ô combien fondé, du régime issu de la constitution de 1958. Je me retrouvais très largement dans ce diagnostic très critique. De même que je formais alors bien des espoirs devant les quelques propositions de réforme constitutionnelle que dessinait Arnaud MONTEBOURG dans cet ouvrage à charge contre notre monarchie républicaine.

J’invite, d’ailleurs, les lecteurs de ces lignes à consulter, eux-mêmes, cet ouvrage même s’il est ancien. Il est une contribution des plus utiles dans le débat institutionnel. Notamment parce qu’il est intéressant de voir combien certains socialistes étaient, depuis longtemps, conscients des réalités institutionnelles et désireux de les transformer, dans l’esprit de la critique du « coup d’état permanent » faite par François MITTERRAND, lui-même, en son temps, mais critique restée, hélas, sans suite. Ouvrage intéressant ensuite et surtout quand au contenu de la critique dressée du régime actuel et des propositions faites pour en sortir.

Arnaud MONTEBOUG, sans doute informé très vite que ce premier livre avait éveillé l’intérêt de beaucoup, voire même conscient peut-être, dès le temps de l’écriture de ce premier livre, que cet ouvrage en appelait un second le prolongeant, en co-écrivit un autre quelques années plus tard avec un constitutionnaliste, Bastien FRANçOIS. Ce deuxième ouvrage intitulé « La Constitution de la 6ème République – Réconcilier les Français avec la démocratie » (publié aux éditions Odile Jacob en septembre 2005), partait logiquement de ce qui figurait dans « La machine à trahir » pour proposer un nouveau texte constitutionnel clés en mains. Ce second ouvrage, que j’avais étudié en détail, me paraissait une excellente base de départ pour le travail de rénovation institutionnelle que serait amené à prendre en charge un Parlement de gauche élu en 2007.

Hélas, alors même que Ségolène ROYAL, candidate du P.S. à l’élection présidentielle de 2007, avait intégré, dans son projet, une proposition de 6ème République, largement influencée sans doute qu’elle était par la présence, à ses côtés, d’Arnaud MONTEBOURG, principal porteur de cette réforme fondamentale, ne remporta pas l’élection présidentielle et, de ce fait, la réforme ne put être mise en œuvre. On aurait pu penser qu’Arnaud MONTEBOURG allait continuer, lui-même, à la porter haut et fort. Car si Ségolène ROYAL avait échoué à devenir Présidente de la République, il n’en demeure pas moins que plusieurs autres candidats avaient eux aussi porté un projet de changement plus ou moins profond de nos institutions, certains allant même jusqu’à évoquer une 6ème République. Celle-ci n’avait certes pas forcément la même physionomie selon les candidats mais il était clair que le peuple français, par le biais des candidats qui se présentaient à lui, témoignait de sa volonté de changer la donne et ce, bien plus profondément que par simplement quelque réforme à dose homéopathique.

Or, Arnaud MONTEBOURG a quelque peu modéré ses transports en la matière. Autant il avait été, publiquement, un ardent défenseur de la 6ème République dans la période 2000-2007, autant il a été relativement discret ensuite. Peut-être était-il davantage en pointe sur ce sujet au sein des instances internes du P.S. mais n’étant pas militant de ce parti, je ne peux en juger moi-même. Et je ne me souviens pas l’avoir entendu défendre cette idée de changement de régime au cours des interventions publiques qu’il put faire après 2007. À une exception près cependant, qui n’est pas négligeable, loin de là : le congrès de Reims en novembre 2008 qui aurait pu envoyer Ségolène ROYAL et Arnaud MONTEBOURG, son principal adjoint, à la tête de ce parti et, peut-être, contribuer ainsi à ce que le P.S. porte cette réforme comme une des plus fondamentales à mettre en œuvre le jour où la Gauche serait revenue au pouvoir.

Là encore, nous savons que ces deux-là ont été défaits. La suite allait montrer que Ségolène ROYAL n’était plus une personnalité dominante de la vie du P.S. Quant à Arnaud MONTEBOURG, après avoir défendu ses idées lors de la primaire mais sans succès, il avala son chapeau en même temps que plusieurs couleuvres pour finir par soutenir le candidat François HOLLANDE et devenir un des ses ministres.

Depuis, certes, Arnaud MONTEBOURG a fait parler de lui. Certaines de ses interventions publiques ne sont pas pour nous déplaire. Nous avons toujours dit que nous le soutiendrions quand il porterait des propositions de nature à faire avancer nos idées et nous l’avons fait. Mais hélas, mis à part quelques mots cruels à l’encontre des dirigeants actuels et quelques rares actions d’éclat qui n’ont abouti à rien, le compte n’y est pas comme l’a dit Jean-Luc MÉLENCHON le 5 mai dernier, place de la Bastille, en parlant du bilan de la première année de gouvernement HOLLANDE-AYRAULT. Aussi bien s’agissant des choix politiques en général que pour la question des institutions en particulier.

Et pour revenir précisément au sujet qui nous anime, la question de la 6ème République, force est de constater qu’Arnaud MONTEBOURG est pour le moins discret sur le sujet.

*

Tu as tort, David, quand tu évoques un « hold-up sur la VIè République » dont seraient coupables Jean-Luc MÉLENCHON, le Parti de Gauche et plus largement le Front de Gauche. Pour deux raisons majeures.

1°/ Peut-on être accusé de commettre un « hold-up » lorsqu’on défend, depuis des années, en fait plus de deux décennies, l’idée d’un tel changement de régime ? Jean-Luc MÉLENCHON n’est pas un perdreau de l’année. Ce n’est pas au cours des derniers mois qu’il est venu sur ce sujet. Il n’a pas copié-collé Arnaud MONTEBOURG. Il n’a pas plagié Arnaud MONTEBOURG. Il n’a pas davantage volé les idées d’Arnaud MONTEBOURG. Jean-Luc MÉLENCHON a été un des principaux  fondateurs de la « convention pour la 6ème République » dès 1992, au côté de Marie-Noëlle LIENEMANN et de Julien DRAY. À cette époque, Arnaud MONTEBOURG était avocat et n’était pas encore entré au Parti Socialiste. Il n’y adhèrera qu’en 1997 et c’est en 2000, je l’ai dit plus haut, qu’il publia son premier livre sur la question des institutions. Selon Wikipedia, « la Convention pour la 6e République (C6R) fut fondée en avril 2001 suite au succès de La machine à trahir ». Tiens, tiens… Ne vois-tu pas quelque chose de curieux ? Arnaud MONTEBOURG reprenait textuellement le nom qui avait été choisi en 1992 par Marie-Noëlle LIENEMANN, qui était alors ministre du Logement du Président de la République François MITTERRAND et de la Première Ministre Édith CRESSON, Jean-Luc MÉLENCHON, qui était alors sénateur, et Julien DRAY, « le trio infernal de l’Essonne » selon les termes insultants utilisés par la journaliste d’Antenne 2 présentant cette démarche, pour discréditer, déjà, la volonté de certains Socialistes de changer la donne institutionnelle. Ces termes devaient d’ailleurs résulter de ces « éléments de langage » que distille la rue de Solférino dont Laurent FABIUS était alors le premier secrétaire (voir sur ce point la vidéo de l’INA dont le lien est donné en note de fin).

Ce n’est pas mon but que de nous disputer ici sur la question de savoir qui a eu, historiquement, la primauté de la proposition de changer de République. Mais au minimum, peut-on espérer, de la part de ceux qui ne sont venus que plus tard à l’idée de la 6ème République, de ne pas ignorer, de manière aussi notable, l’histoire politique de leur parti ou de ne pas témoigner d’une telle malhonnêteté intellectuelle en la dissimulant. Je ne ferai pas le reproche à Arnaud MONTEBOURG de n’avoir pas été du premier train en 1992 puisque, à cette époque-là, je l’ai dit plus haut, il n’était pas au P.S. Toi non plus, a fortiori… Mais ce que je peux en revanche te reprocher, David, c’est d’ignorer ton histoire politique ou de la dissimuler, ce qui serait plus grave…

« Convention pour la 6ème République » fondée par Marie-Noëlle LIENNEMAN, Jean-Luc MÉLENCHON et Julien DRAY en 1992, « C6R » c’est-à-dire « Convention pour la 6ème République » fondée par Arnaud MONTEBOURG en 2001… Où est le plagiat ? Et où est le « hold-up » à ton avis si « hold-up » il y a eu ?

Cette réponse devait être faite afin de rétablir une vérité que, par ignorance ou par volonté de nuire, tu n’as pas dite, voire que tu as cachée en allant jusqu’à accuser l’un de ceux qui avaient été pourtant les précurseurs de la 6ème République, d’avoir commis un « hold-up » sur des idées qu’ils avaient défendu eux-mêmes bien avant Monsieur MONTEBOURG.

Cette réponse devait être faite afin que personne n’ignore la réalité de la vie politique française et que, d’autre part, les nouveaux venus ne croient pas être les seuls à avoir de bonnes idées, pas plus qu’ils ne sont les premiers à avoir porté des combats nobles.

Pourtant, s’il n’est pas inutile de savoir qui a eu certaines intuitions fulgurantes et qui s’est rallié ensuite à une bonne idée, le principal n’est pas de décerner une palme de l’intuition première mais de rallier à une réforme indispensable le maximum de citoyens. Tu le reconnais d’ailleurs toi-même, achevant ta note en disant que « la VIè République, si elle n'est pas reprise par différents partis de différents bords politiques, ne sera jamais mise en œuvre ».

Dont acte !

Ceci m’amène à un deuxième argument.

2°/ L’objectif de 6ème République n’appartient à personne. Il n’est soumis à aucun droit ou « marque déposée » selon tes propres termes dans le dernier paragraphe de ton billet. C’est bien pour cette raison d’ailleurs qu’Arnaud MONTEBOURG et ses ami-e-s n’ont jamais été accusés par les précurseurs Marie-Noëlle LIENEMANN, Jean-Luc MÉLENCHON et Julien DRAY, d’avoir commis un « hold-up » sur un discours politique dont on peut voir, au regard du rappel historique que j’ai fait ci-dessus, qu’ils avaient la primeur au sein du P.S.

D’ailleurs n’y-a-t-il pas quelque incohérence à titrer sur un « hold-up » pour finir par conclure en disant « Il ne s'agit pas de dire que la VIè République est une "marque déposée" par Arnaud Montebourg et ses soutiens » ?

À quoi bon alors avoir publié un article basé sur une telle accusation assez infamante et témoignant d’un esprit assez fermé pour finir par des propos révélant un esprit bien plus ouvert ?

J’ai comme l’impression que tu nous révèles un certain malaise dont tu serais victime. Ce malaise ne serait-il pas le résultat du constat que Jean-Luc MÉLENCHON, le Parti de Gauche et le Front de Gauche, sont en train  de réussir à convaincre le peuple français que le changement de régime est indispensable et qu’Arnaud MONTEBOURG qui fut également, il faut le reconnaître, un ardent défenseur en son temps de cette idée, n’y prend plus aucune part aujourd’hui ?

Ce billet ne serait-il pas révélateur d’une immense déception que tu ressentirais de constater que ton champion a déserté le champ de bataille sur une thématique qui pourtant n’était pas pour rien dans sa notoriété et dans l’estime qu’on pouvait lui porter ?

Outre les arguments précédents qui invalident à mes yeux la légitimité du terme de « hold-up », il y a un troisième argument que je veux avancer. En plus d’être totalement inapproprié comme je m’en suis expliqué, ce mot  porte en lui une accusation assez infamante. Il est insultant. Les mots ont un sens et ne peuvent être utilisés sans réflexion. Si tu as employé ce terme-là, c’est que tu l’as pesé. Car je ne te ferai pas l’insulte de prétendre que tu écris sans réfléchir, d’autant plus que ce billet avait pour objectif d’être publié dans Mediapart qui, chacun en conviendra, n’est pas un journal comme un autre et qui a une certaine audience. Ce billet n’est pas seulement un billet de blog ou une contribution interne à un parti d’audience limitée. Il est non seulement public mais publié dans un journal sérieux qui défend des débats de haute tenue et qui a une audience immense, sans cesse croissante. Il est même en tête des propositions avancées par Google ce dimanche 12 mai 2013 quand on fait une recherche sur le mot « Mélenchon ». Ce n’est pas innocent. Or ce billet est basé sur des prémisses erronées. Au-delà de l’erreur factuelle, le mot choisi pour le titre est blessant.

En effet, dois-je rappeler que commettre un hold-up est un acte de délinquance parmi les plus graves de notre code pénal? Accuses-tu donc Jean-Luc MÉLENCHON d’être un délinquant. Réalises-tu la portée de l’accusation au-delà d’un « bon mot » qui n’en est pas un ?  Il y aurait matière à répondre sur ce point. Mais ce n’est pas cela qui m’intéresse.

Je préfère poursuivre ma réponse sur les autres éléments de fond que tu as avancés.

*

Tu accuses Jean-Luc MÉLENCHON d’ « appeler à la VIè République sans jamais définir » celle-ci. Tu devrais l’écouter plus attentivement. Tu devrais t’intéresser à ce que disent d’autres responsables du Parti de Gauche et du Front de Gauche. Tu devrais consulter les écrits des différents porte-paroles de nos mouvements. Car si nos leaders ne lisent pas dans leurs discours des textes entièrement rédigés de 6ème République – qui le ferait ? – il n’en demeure pas moins que bien des éléments sont expliqués de ce que nous avons à l’esprit. Tu le sais d’ailleurs puisque toi-même le reconnais dans ton billet écrivant « Ils décrivent d'ailleurs cette VIème République dans le programme du Front de Gauche de 2012 ». Et oui, le projet que nous avons porté à la présidentielle de 2012 n’était pas un document destiné à finir dans les armoires. Il reste notre projet, quand bien même il ne s’agit pas d’une œuvre achevée. Nous ne cesserons pas de l’améliorer, de la compléter, de la moderniser. Mais ce projet existe et son contenu explique clairement notre vision institutionnelle et décrit les principales réformes que nous souhaitons voir mises en œuvre. David, tu as donc tort  d’affirmer que jamais nous ne définissons la VIème République à laquelle nous appelons.

*

Tu viens ensuite sur un autre point de critique : notre volonté de mettre en oeuvre une assemblée constituante. Dans ta critique, tu utilises des arguments qui alimentent un débat rationnel mais tu emploies aussi des termes plus contestables quand tu expliques que « dans la bouche » de Jean-Luc MÉLENCHON, l’Assemblée constituante « opère comme une formule magique ». Non, David, nous ne sommes pas des magiciens. Nous n’usons pas de formules magiques, pas plus que de mantras ou autres prières. L’Assemblée constituante n’est pas une formule magique. C’est mal connaître ton histoire. C’est mal prendre en compte le respect dû au peuple souverain. Ce n’est pas une formule magique mais un outil juridique qui peut être contesté mais sur la base d’arguments rationnels, plutôt que sur de telles formules à l’emporte-pièce. Justement, venons-en aux arguments rationnels que tu avances.

Tu questionnes   à la fois « la pertinence du recours à la Constituante » et « l’utilisation politique de son invocation ».

Tu t’interroges sur ce que l’on ferait dans le cas où le texte élaboré par la dite Assemblée constituante serait rejeté lors du référendum d’approbation. Tu enchaînes les questions liées à cette éventualité en te demandant si « on recommencerait à l’infini » à révoquer les membres de l’Assemblée constituante ayant rédigé un projet de constitution rejeté par le peuple, à en élire de nouveaux, à réécrire un autre projet de constitution, à le soumettre de nouveau au peuple etc. etc. Ces questions sont en effet importantes et méritent d’être posées. Elles le seront. Je suis même convaincu qu’elles l’ont déjà été dans les débats internes entre celles et ceux qui ont réfléchi à la question. Je suis certain que beaucoup ont déjà des idées de réponse. Ce n’est donc pas en soi un obstacle absolu contrairement à ce que tu laisses entendre. D’ailleurs, te souviens-tu de l’époque des discussions avant la mise en place de la IVè République ? Il y eut un premier texte qui fut présenté au peuple qui le rejeta. Cela ne fut pas un drame. On poursuivit les discussions jusqu’à ce qu’un texte nouveau soit proposé au peuple qui cette fois l’approuva. Je concède que les conditions d’élaboration de ce texte ne correspondent pas tout à fait à celles que nous souhaitons voir mises en œuvre, mais ce rappel n’est pas inutile car il montre bien que le peuple étant souverain, il est libre de refuser ce qu’on lui propose. Aussi longtemps qu’il ne juge pas un projet de constitution digne d’être adopté. Si l’Histoire constitutionnelle de la France fait état de nombreuses expériences, contrairement à d’autres pays réputés plus stables sur ce sujet, nous n’avons pas, à ma connaissance, connu d’exemple de crise majeure due à une absence de loi fondamentale qui ait perduré très longtemps, pas plus que de situations où le peuple aurait, plusieurs fois d’affilée, refusé d’approuver une constitution. On peut certes imaginer toute une série de risques potentiels, on doit même le faire, mais sans tomber dans la paranoïa pour autant. Le fait est que le peuple n’a pas eu très souvent à se prononcer et, à nos yeux, le problème réside bien davantage dans cette carence à interroger le peuple que dans le risque de voir celui-ci refuser successivement plusieurs projets de constitution. Quand le peuple eut l’occasion de se prononcer, ce fut souvent avec une liberté pour le moins encadrée. Or, nous avons une autre vision, laisser le peuple beaucoup plus maître de définir la loi fondamentale qu’il veut se donner. Et si le risque que tu évoques ne doit pas être négligé, il ne me semble pas qu’il soit tel que nous devions être tétanisés par lui et refuser pour cela d’abord l’idée de la Constituante et ensuite celle de l’approbation populaire.

Tu te demandes ensuite « comment s’assurer que le résultat de la Constituante sera une véritable VIè République ? »

Il y a plusieurs éléments dans cette question. D’abord, j’évoquerai la question liée à ce que la Constituante aboutirait – ou pas – à une « véritable » 6ème République. Il va sans dire que la 6ème République est un concept multiforme. Quand bien même ses précurseurs en ont une vision assez claire, on sait que tous les défenseurs d’un changement de régime ne partagent pas les mêmes objectifs et ne développent pas les mêmes propositions de réforme. Parler de « la 6ème République » ne suffit donc pas à dire tout ce que nous exprimons au Parti de Gauche et au Front de Gauche quand nous mettons en avant ce projet. Mais nous ne nous contentons pas de cette formule. Nous en avons expliqué déjà certains traits fondamentaux, certaines lignes de force. « Notre » 6ème République a donc sa spécificité par rapport à la 6ème République proposée, en son temps, par d’autres que nous. Mais « notre » 6ème République a également bien des similitudes avec celle pensée par d’autres que nous. C’est précisément le débat constitutionnel qui permettra de rapprocher nos positions des uns ou de les différencier de celles des autres et au final c’est le peuple qui tranchera. « Notre » 6ème République sera-t-elle la « véritable » 6ème République ? Pour y répondre, cela impliquerait de définir quelle 6ème République serait « véritable » et quelle autre 6ème République ne le serait pas ?

Or je ne crois que l’on puisse décemment prétendre être dépositaire soi-même des clés de la « véritable » 6ème République. Il y a des projets de 6ème République plus ou moins proches, plus ou moins éloignés, mais personne n’a le monopole de l’authenticité. Si tu sous-entends que la « véritable » 6ème République serait uniquement le projet que tu chéris, celui d’Arnaud MONTEBOURG sans doute, tu ferais preuve d’une certaine prétention assez désagréable voire d’une forfanterie qui ne devrait pas être de mise entre nous. Il n’y a pas, sur ce sujet comme sur bien d’autres, d’un côté ceux qui savent et qui ont la légitimité pour décerner des blancs-seings d’authenticité, et, de l’autre côté, des ignorants ou des plagiaires coupables de hold-up… C’est amusant comme ton raisonnement que j’ai disséqué plus haut se retrouve ici. Non, il y a des projets différents et chacun a sa légitimité puisque, au final, le peuple tranchera. En démocratie, le débat doit rester ouvert entre les différentes visions et options. En démocratie, il ne saurait exister des personnalités, des groupes, des militants qui seraient plus égaux que d’autres. La seule loi est celle de la majorité qui impose sa loi à la minorité après le vote et à la condition que ce vote soit intervenu après un débat sérieux et ouvert.

Au-delà de ces discussions sur l’existence ou pas d’une « véritable » 6ème République, tu te demandes comment on peut être certain d’aboutir, via la Constituante, à une 6ème République. Mais en démocratie, nous ne sommes jamais sûrs de la volonté et des choix du peuple souverain. Il faut accepter cela. Il dépend de nous de l’informer des enjeux, de mettre en avant, honnêtement et de manière fouillée, les arguments rationnels de nature à lui faire comprendre la question qui est posée, à lui faire connaître les conséquences possibles ou probables d’un choix ou d’un autre et de le convaincre que le discours que l’on porte est le plus adapté à ce que nous croyons juste de faire.  Et c’est lui qui tranche. Il ne faut pas craindre le peuple même si, hélas, nous pouvons tous juger qu’il se trompe parfois, qu’il s’égare souvent. Mais il dépend de nous de faire en sorte que cela ne se produise pas même s’il est vrai que nous ne sommes pas les seuls, hélas, à pouvoir influer sur le choix du peuple. Et quand je dis «nous » c’est un « nous » qui est très englobant. D’un parti politique à un autre, il est évident que le jugement selon lequel le peuple s’est trompé dans un de ses choix n’est pas basé sur les mêmes raisons. Mais surtout, au-delà des partis politiques, il y a d’autres forces, nous le savons très bien, qui ont une forte influence sur le choix du peuple.

Donc tu sembles t’inquiéter de ce que la Constituante pourrait aboutir à autre chose qu’une VIè République « véritable » telle que tu la conçois. Mais c’est à nous, les militants politiques, à nous le peuple souverain, de guider les choix qui seront faits et nous devrons accepter la loi de la majorité aussi longtemps que nous serons en démocratie, quand bien même la loi de la majorité nous déplaît. Dans ce cas, il nous faudra être plus convaincants la fois suivante. Nous sommes des démocrates et des Républicains. On ne peut tolérer de passer à un régime « aristocratique » où les uns savent ce qu’il faut faire et pourraient donc définir eux-mêmes ce que le peuple veut ou juge bon de faire, en ne se soumettant au verdict populaire que par le biais de l’approbation finale du peuple sur un texte entièrement ficelé sans lui.

Ce type de système est précisément celui que nous dénonçons et c’est pour cette raison que nous préférons l’idée d’une Constituante à celle, que nous avons trop souvent expérimentée dans le passé et que tu sembles clairement préférer quand tu expliques que « Nous avons été pendant plus de 15 ans dans l'opposition » et que « nous avons bien eu le temps d'y réfléchir », que « nous avons des juristes, des constitutionnalistes dans nos partis », que « nous sommes donc en capacité de présenter aux Français un texte réfléchi, cohérent, minutieusement préparé ». Oui, tout cela est vrai. Nous savons ce qu’il faut faire ou plutôt nous avons des idées très claires sur ce qu’il convient de faire. En partie pour les raisons que tu as évoquées, en partie pour d’autres.

La différence majeure entre ta position et la nôtre, c’est que justement, nous ne voulons plus agir ainsi. Nous ne voulons plus que la question constitutionnelle soit la chasse gardée des professionnels du Droit et de la politique. Pour nous, le peuple doit pouvoir s’emparer de cette question.  L’élite qui débat en son sein, l’élite qui réfléchit coupée du peuple souverain, l’élite qui rédige le texte idéal en petit comité, l’élite qui soumet ensuite sa grande œuvre au peuple qui ne peut que l’approuver puisque cette œuvre, ayant été le fruit du travail des meilleurs, est forcément la meilleure possible. Si le peuple la rejette, c’est qu’il se trompe forcément, qu’il n’a rien compris… Ce discours n’est pas le nôtre ou il ne l’est plus si tant est qu’il l’ait été un jour. La pratique gaullienne, mitterrandienne ou sarkozyste des commissions de sages chargées de réfléchir et de proposer ensemble un texte clés en mains, nous paraît inadéquate dans une démocratie « véritable » pour reprendre tes mots. Le peuple n’est pas forcément ignare ou inculte. Le peuple n’est pas forcément désintéressé de ces questions. Le peuple n’est pas forcément irresponsable. Le peuple est capable de comprendre, d’analyser, de réfléchir et de décider en conscience après qu’il ait été informé et autorisé à débattre. L’exemple du référendum de 2005 en atteste, n’est-ce pas ?

Nous tenons à ce que l’élaboration du projet de texte constitutionnel de la 6ème République repose sur les mêmes méthodes d’implication populaire directe. Pour cela il faut du temps et il faut que le peuple soit en mesure de débattre, de faire des propositions, de dire son désaccord sur certaines idées ou au contraire son approbation sur d’autres. Il faut que le peuple puisse contraindre les rédacteurs du texte à incorporer dans ce dernier des éléments auxquels les élites n’auraient pas pensé ou que celles-ci n’auraient pas voulu. Et le meilleur moyen pour aboutir à cela, c’est une assemblée constituante qui travaillerait pendant des mois, voire quelques années, en liaison directe et permanente avec le peuple souverain. Sans être tenue par d’autres missions que celle de travailler à cette tache si fondamentale que de rédiger le projet de nouvelle loi fondamentale. D’où notre volonté de ne pas rendre possible l’accès à la Constituante à des sortants et d’empêcher ces constituants d’accéder ensuite à d’autres fonctions politiques. C’est une garantie d’indépendance très forte que cela. En outre, le peuple français dispose en son sein des personnes dignes et compétentes pour assumer cette tache sans que l’on doive toujours s’en remettre à  nos seules élites. Et puis ce sera une preuve de notre attachement viscéral au non cumul des mandats, à la fois dans le temps et dans l’espace. Les élites, qu’elles soient politiques ou autres, n’en seront pas moins écartées du débat. Les parlementaires, par exemple, pourront évidemment exprimer librement, individuellement et/ou collectivement, leurs souhaits, leurs craintes, leurs analyses. Mais disons que leur voix ne sera qu’une parmi d’autres. Il nous paraît indispensable de ne pas donner aux sortants le pouvoir de tout cadrer, de tout régenter. Là encore, l’expérience des conditions de préparation des 4ème et 5ème Républiques nous ont conduit à tirer des leçons.

Tu dis par ailleurs : « il y a une contradiction évidente à dire, dans le discours de Jean-Luc Mélenchon le 5 mai 2013, en parlant de la constitution de la VIè République à laquelle aboutira l'Assemblée constituante : "ce n'est pas à moi de dire ce qu'elle doit contenir" tout en décrivant ensuite son fonctionnement. De deux choses l'une : soit on fera en sorte que la Constituante aille là où l'on souhaite qu'elle aille, et les dés sont visiblement pipés, soit elle sera libre de proposer ce qu'elle veut, et l'on n'est absolument pas certain qu'une VIè République en sortira ! »

Non, David, il n’y a aucune contradiction. Comme je l’ai expliqué plus haut, nous savons où nous voulons aller. Nous le dirons. Nous nous expliquerons. Nous conseillerons. Le cas échéant, nous adresserons des mises en garde. Mais nous avons aussi le respect du peuple souverain chevillé au corps. Toi aussi, vous aussi, je n’en doute pas. Ce n’est donc pas sur ce point que je vais argumenter. En revanche, à la différence de ce que tu souhaites, nous pensons judicieux et souhaitable d’impliquer le peuple souverain dès le temps de l’élaboration du texte constitutionnel et pas seulement de lui permettre de valider ou de rejeter le projet finalisé. Ce sont deux options différentes. Aucune n’est indigne. Je ne pense pas que l’idée que tu défends soit contraire à la démocratie. Elle incarne, d’une certaine manière, le principe de la démocratie représentative qui est un de nos principes essentiels. La différence entre nous réside dans ce que, prenant acte des évolutions que notre pays a connu ces dernières décennies en général et ces dernières années en particulier, prenant acte du fait que le peuple français est bien plus informé et éveillé sur les questions politiques qu’il ne pouvait l’être en 1946 ou 1958 pour ne citer que les deux derniers moments de refondation constitutionnelle, nous souhaitons désormais, sans aller jusqu’à contester le principe de la démocratie représentative, le mâtiner très largement de démocratie participative. Pour nous le temps est révolu où les élites pensent sans nous et décident sans nous. Pour nous le temps est révolu où le peuple ne saurait qu’accepter ou refuser en bloc une loi aussi fondamentale que peut l’être une constitution. Il doit intervenir à tous les stades de son élaboration. Et ceci justifie – et même implique – d’en passer par une assemblée constituante, c’est-à-dire une assemblée dédiée à cette seule mission, élaborer, en liaison directe et permanente avec le peuple, un texte constitutionnel nouveau.

En disant cela, je réponds aussi à ce que tu dis quand tu expliques : « Pourquoi recourir à la Constituante si ce processus est incertain et son résultat hasardeux ? Je ne vois, à cela, qu'une seule explication : le recours à la Constituante constitue un dénigrement des élites (le renouvellement de tous les élus), une prétendue participation du Peuple et donne l'impression d'un renouveau démocratique. Du passé faisons table rase ! "Qu'ils s'en aillent tous", "Coup de balais", tout se passe comme si Jean-Luc Mélenchon réitérait les formules pour incarner le changement radical. La Constituante résonne dans la bouche comme une formule magique. Abracadabra, et la VIème République est là ! »

J’ai déjà abordé plus haut la question de la « formule magique ». Je n’y reviens donc pas. En revanche, je veux dire que tu te trompes quand tu parles de « dénigrement des élites » dont nous serions coupables. Nous ne dénigrons pas les élites. Nous voulons seulement les remettre à leur place. Dans notre esprit, elles ne sauraient être les seules légitimes à exprimer ce qui est bon, et encore moins à en décider seules. Elles ont leur mot à dire. Elles ont leur rôle d’éclaireur à jouer. Dans une démocratie entièrement basée sur le mandat représentatif, elles seules décident et c’est justement un des éléments majeurs que nous voulons changer. Ce n’est pas dénigrer les élites que de vouloir restreindre leur rôle sauf à opposer les élites au peuple. Jusqu’à présent, l’opposition existe précisément dans la réalité juridique. Nous voulons la faire disparaître et mettre en place un régime nouveau où les élites collaborent avec le peuple. L’esprit de coopération nous semble préférable de beaucoup à celui de la compétition. En des temps où le décalage ne cesse de grandir entre les élites et le peuple, un des meilleurs remèdes, à nos yeux, pour soigner ce mal, est de revivifier nos institutions et notre pratique du pouvoir en y associant directement le peuple. Cela passe par la Constituante mais pas seulement. Cela passe aussi par divers procédés et droits nouveaux reconnus au peuple.

Personnellement, et je n’engage que moi en avançant ces idées concrètes, car la discussion institutionnelle est loin d’avoir atteint son terme au sein du Parti de Gauche ou du Front de Gauche, précisément parce que ce terme n’interviendra que le jour où un projet de texte constitutionnel aura été présenté au peuple souverain, voici quelques idées de droits nouveaux que je souhaite voir reconnus au peuple français :

-          Un droit de révocation populaire des élu-e-s comme cela est expliqué depuis quelques semaines par Jean-Luc MÉLENCHON. Dans des conditions sérieuses évidemment. Par exemple, on pourrait imaginer, comme il le suggère lui-même, que sur la base d’une pétition signée par un nombre – à définir – d’électeurs (par exemple 10% du corps électoral mais ce chiffre sera à discuter), un référendum révocatoire puisse être organisé pour mettre un terme anticipé au mandat de tout élu, je dis bien de tout élu ;

-          Un droit de veto populaire consistant à donner au peuple souverain le droit d’empêcher une loi votée par le Parlement d’entrer en vigueur. Ce droit serait déclenché dans les mêmes conditions que celles précitées pour le droit de révocation populaire. Par exemple si 10% du corps électoral signait une pétition en ce sens, une loi votée  pourrait être soumise à référendum. Si ce doit avait existé sous la Vè République, bien des lois « scélérates » ne seraient jamais entrées en vigueur. S’agissant des dernières années, je pense par exemple aux textes sur l’ANI, sur le MES, sur les retraites et combien d’autres… Le Parlement n’a pas toujours raison.

-          Un droit d’initiative populaire aussi bien en matière législative que règlementaire ou constitutionnelle. Ce droit consisterait à offrir au peuple souverain la possibilité, toujours sous réserve qu’un certain nombre d’électeurs accepte de signer une pétition en ce sens, de mettre en discussion au Parlement, puis de soumettre au référendum ou, pourquoi pas, de soumettre directement au référendum sans passer préalablement par la discussion parlementaire, pour les questions non techniques, toute proposition de loi, de révision constitutionnelle ou de règlement que le peuple jugerait opportun de voir débattue.

-          Un droit d’initiative électorale qui consisterait à forcer les gouvernants à anticiper l’organisation de nouvelles élections générales, aussi bien législatives que régionales, municipales ou cantonales si un certain nombre d’électeurs accepte de signer une pétition en ce sens. Nous savons que dans les vrais régimes parlementaires tels que le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie ou Israël entre autres, les gouvernants peuvent décider d’anticiper les élections législatives et ils le font souvent. La France n’est pas un véritable régime parlementaire puisque son système à elle mêle des éléments du régime présidentiel et des éléments du régime parlementaire. Je pense qu’il serait bon pour notre pays de donner ce droit au peuple. Ce serait en quelque sorte un droit de dissolution offert au peuple souverain.

Ce ne sont là que quelques-unes des propositions de démocratie directe que nous pourrions incorporer à notre constitution pour la rendre plus démocratique. Il ne s’agit pas de faire disparaître la démocratie représentative car personne n’ignore qu’une démocratie intégralement directe est impossible. Toutefois, disposer de telles procédures constitutionnelles permettrait de revitaliser notre démocratie et de rendre au peuple souverain ses doits de décideur en dernier recours.

Je n’ai pas envie de polémiquer avec toi sur ce que tu dis quand tu expliques : « on évoque l'Amérique Latine, même si les situations sont ne sont pas comparables et les solutions non transposables automatiquement en France. On invoque la Révolution française, comme dans une incantation, même si les époques sont si différentes ! »

Mais j’ai envie de dire au minimum que je ne perçois pas le message subliminal qui se cache derrière ces mots. Crois-tu que nous ignorons les différences de contexte entre l’Amérique Latine et la France ? Penses-tu sérieusement que nous sommes convaincus que le temps de la Révolution et celui que nous vivons aujourd’hui sont en tous points identiques ? Alors à quoi bon exprimer de telles idées si ce n’est pour discréditer, encore une fois, ET ce qui se passe en Amérique Latine, ET ce qui s’est passé lors de la Révolution française, ET les bases de notre discours ?

Libre à toi de ne pas avoir envie de fonder ton propre raisonnement sur les prémisses que nous avons retenues. Libre à toi de ne pas juger aussi fondamentales que nous le faisons ce qui s’est passé précisément en Amérique Latine ces dernières années comme ce qui ressort de la grande révolution de 1789. Mais il me semble que tu as tort de négliger ces facteurs. L’Histoire nous montre que bien souvent les mêmes faits conduisent aux mêmes conséquences. L’Histoire se répète souvent. Et il n’est pas inutile de la connaître et de la comprendre dans ses lignes de force. D’autant plus que jusqu’à présent, l’analyse que nous faisons au Parti de Gauche avec Jean-Luc MÉLENCHON et plus largement au Front de Gauche, ne cesse de nous donner raison. Jean-Luc MÉLENCHON et bien d’autres ont étudié avec sérieux, au cours des dernières années, la situation vécue par les Latino-Américains. Jean-Luc MÉLENCHON et bien d’autres, alors qu’ils étaient encore au P.S., ont rencontré des Latino-Américains, des leaders, des gouvernants, des citoyens. Ils sont donc informés et éveillés sur ce qui se passe dans ces pays. Contrairement à bien des Socialistes français qui ont toujours méprisé ces peuples et leurs dirigeants. Même si tune parles pas des pays d’Europe du Nord, j’ajouterais que Jean-Luc MÉLENCHON et bien d’autres ont également étudié de manière approfondie, et ce depuis longtemps, la vie politique de ces pays qui étaient des modèles à suivre aux yeux des socialistes-sociaux-démocrates français. C’est la logique d’ensemble qui donne une force à notre conviction et qui fait de notre discours un raisonnement des plus solides. David, tu ferais bien de t’ouvrir à d’autres horizons car cela te permettrait d’avoir une vision plus large et sans doute que ton raisonnement en serait plus convaincant.

*

Dernière partie de cette réponse, je veux revenir sur l’idée que tu as développée selon laquelle Jean-Luc MÉLENCHON aurait tort de mêler à la critique institutionnelle qu’il fait de la Vè République, la critique simultanée de l’austérité et du Président HOLLANDE.

Selon toi, « à vouloir en l'état lier discours anti austérité, anti Hollande et réforme constitutionnelle, Mélenchon risque de disqualifier la si belle idée de VIè République ».

C’est peut-être une vision qui a sa légitimité en ce sens que l’on peut admettre que l’on est plus fort, plus certain d’atteindre son but, en procédant petit bout par petit bout, en avançant pas à pas, une étape après l’autre. En rassemblant des majorités d’idées sur des sujets distincts. Prises individuellement, bien des propositions pourraient, a priori, recevoir l’assentiment de gens différents, issus d’origines et de partis différents, ayant des idées différentes sur d’autres sujets. Ce discours existe et n’a rien en soi de choquant. Il fut un temps d’ailleurs où je le faisais mien. Quand on a comme objectif d’avancer pas à pas, en élevant la prudence au rang de ligne de conduite, on peut se dire que pour faire passer une réforme ponctuelle, qu’elle soit de portée secondaire ou fondamentale, il est préférable de segmenter les débats. Ceci ayant pour effet, pour celles et ceux qui défendent cette façon de faire, de permettre de débattre et de s’accorder entre gens responsables sans que les différences caractérisant ces personnes ne surgissent et n’empêchent, pour des raisons futiles, politiciennes, des gens d’accord entre eux, de s’accorder. Ce discours est celui du Centre depuis des décennies. François BAYROU le porte depuis plus de trente ans. J’en sais quelque chose pour avoir pensé de même pendant des années, comme je l’ai reconnu ci-dessus. D’ailleurs tu ne dissimules pas ton intention puisque tu expliques toi-même : « A titre d'exemple, nous nous retrouvons avec François Bayrou et ses soutiens sur plusieurs réformes institutionnelles alors que nos visions économiques sont différentes ».

Alors toute la question est de savoir si un tel choix stratégique est viable et porteur d’espoir. François BAYROU le croit manifestement. Toi aussi. Et vous n’êtes pas les seuls. Au P.S. comme dans ce qui reste du Modem ou à l’UDI de BORLOO et peut-être même au sein de l’UMP, des gens ont le même raisonnement. Le concept en vogue depuis quelques jours de « gouvernement d’union nationale » ne repose pas sur d’autres fondements que celui-là, même si un tel gouvernement est une étape plus avancée que la simple majorité d’idées que tu évoques permettant de faire adopter une réforme qui serait largement approuvée. Mais pour autant, la logique profonde est la même et elle nous déplaît. Je m’explique.

De prime abord, cela peut paraître satisfaisant, raisonnable, responsable, non politicien, de s’accorder avec des concurrents voire avec des adversaires, pour ne pas dire avec des ennemis, sur un sujet qui ne fait pas débat. Et l’on pourrait espérer d’ailleurs que cela soit déjà une ligne de conduite générale de nos parlementaires, décider en fonction de ce qu’ils jugent bon pour le pays, pour le peuple français, et non pas seulement raisonner et voter en étant contraints par des logiques partisanes si celles-ci, comme c’est le cas parfois, s’opposent à l’intérêt général.

Cependant,  cette idée est aussi très dangereuse en vérité. Là encore, l’Histoire récente a montré combien ces expériences de gouvernements d’union nationale, se sont révélées attentatoires à la démocratie. Le cas de l’Autriche, il y a quelques années, a permis de faire prendre conscience que lorsque tous les partis ou presque, représentant normalement des visions différentes du peuple, s’accordaient entre eux, il ne restait plus beaucoup d’alternatives possibles au peuple en cas d’échec de ce gouvernement, que l’échec soit entendu au sens premier ou que ce gouvernement ait fini par décevoir pour avoir oublié le message du peuple souverain. L’avènement du gouvernement d’extrême droite de Jorg HAIDER par exemple est largement la conséquence de ce gouvernement d’union nationale.

Donc, nous ne sommes pas enclins à pratiquer ce genre de combinaison. Chaque parti présente des candidats aux élections sur un projet et celui qui est majoritaire, seul ou avec des alliés, entre au gouvernement pour mettre en œuvre le projet qui a été, de fait, approuvé par le peuple lors de l’élection. Il est évident qu’au-delà des différences parfois fondamentales entre les partis, certains sujets font l’unanimité. Des lois sont votées chaque année à l’unanimité. Mais si on ne peut – ni ne doit – considérer cela comme attentatoire à la démocratie, nous ne pensons pas qu’il soit souhaitable d’agir de cette manière car cela trouble l’opinion et atténue les frontières entre les partis.

Il y a une raison supplémentaire qui justifie cette façon de voir les choses. C’est que la question de la 6ème République est la plus fondamentale entre toutes à nos yeux. Elle ne saurait être détachée de toutes les autres. Nous combattons la Vè République bien sûr pour ce qu’elle est, sur un plan institutionnel. Mais nous la combattons aussi pour ce qu’elle diffuse dans les esprits des gouvernants et dans ceux de tous les élu-e-s, à tous les échelons, comme pour ce qu’elle tend à diffuser dans la tête des citoyens. Nous combattons la Vè République parce qu’elle fait système. Et bien des dérives constatées dans les autres champs de la politique s’expliquent, à nos yeux, par la Vè République. C’est pourquoi nous ne saurions dissocier l’un et l’autre. Certes la question des choix économiques et sociaux n’est pas forcément liée directement au type de régime institutionnel. Un régime parlementaire peut très bien mettre en œuvre une politique néfaste pour le peuple comme on l’a vu au Royaume-Uni sous les gouvernements qui se sont succédé depuis Margaret THATCHER, ou en Espagne sous les différents gouvernements de la droite et de la gauche, au Portugal, en Italie, en Allemagne… À l’inverse, un régime présidentiel, peut mettre en œuvre une politique d’intérêt général bénéfique pour le peuple. Ce fut le cas hier au Venezuela avec Hugo CHAVEZ, comme c’est le cas aujourd’hui en Équateur avec Rafael CORREA, en Bolivie avec Evo MORALES, ou dans d’autres pays d’Amérique Latine, l’Uruguay de José MUJICA, le Brésil de LULA puis de Dilma ROUSSEF, l’Argentine de Cristina KIRCHNER.

Ce n’est donc pas en soi le type de régime politique qui définit, de facto, le type de politique qui sera suivi. Mais les hommes étant ce qu’ils sont, la meilleure garantie de voir un peuple respecté dans ses droits et ses volontés, est sans aucun doute à nos yeux un régime parlementaire dans lequel le peuple dispose de larges pouvoirs d’intervention directe (cf ce que j’ai dit plus haut).

Et, les choses étant ce qu’elles sont en France, où la politique d’austérité, comme bien d’autres « choix » de politiques publiques nous étant imposés contre notre gré, il nous est apparu évident que pour changer la donne, il ne suffisait plus de changer les hommes qui font ces politiques publiques. Cela fait des décennies que nous pratiquons l’alternance, à tous les échelons de la carte politique française. Et cela fait pourtant plusieurs décennies que les candidats se font élire sur des projets et, une fois élus, mettent en œuvre des programmes assez différents. Pour ne parler que de ce que j’ai vécu moi-même comme citoyen en âge de voter, je constate cette fracture, ce fossé, depuis 1995, quand CHIRAC se fit élire sur la volonté de lutter contre la fracture sociale et changea de politique trois mois après son élection. Ce revirement rappelait douloureusement celui de 1983. Mais récemment, on ne saurait oublier l’expérience sarkozyste puis la dernière en date, celle que nous connaissons depuis l’an dernier avec le Président HOLLANDE.

C’est cette déception immense de millions de Français qui pensaient que HOLLANDE était de bonne fois et qu’il mettrait en œuvre un changement de politique par rapport à celle que nous avions sanctionné en écartant le Président SARKOZY, qui explique la virulence de nos propos. Au Parti de Gauche, nous savions que ce changement annoncé ne se ferait pas. Ce n’était pas une accusation sans fondement. Ce n’était pas un procès d’intention. Notre conviction reposait sur la connaissance que nous avions ET de François HOLLANDE, ET de son entourage, ET du Parti Socialiste. Les faits nous donnent raison…

Si notre critique est donc virulente à son égard, c’est bien parce que nous avons été trompés et que la politique mise en œuvre aboutit non seulement à un échec mais à des souffrances terribles totalement inutiles. Si nous sommes si durs dans la critique de ce Président, de ce gouvernement et de ce pouvoir, c’est que nous voyons à quelle vitesse les dirigeants actuels se mettent au service de nos ennemis. Nous en sommes effarés, écoeurés et exaspérés.

Que SARKOZY mène une telle politique, je dirais que c’est naturel puisqu’il incarnait cette droite-là, décomplexée. Mais qu’un gouvernement socialiste, fut-il largement social-démocrate, fasse de même voire accélère sur la même voie, c’est intolérable.

David, tu es un socialiste. Tu es l’un de ceux que l’on peut classer à gauche du P.S. Tu es un soutien d’Arnaud MONTEBOURG. Tu n’es donc pas un ennemi pour moi, pas davantage sans doute pour le Parti de Gauche ou le Front de Gauche. Je rechigne même à voir en toi un adversaire. Tout au plus es-tu un concurrent ayant un discours différent du nôtre et tu as bien le droit de le porter. Je ne souhaite pas que la Gauche soit monolithique. Les débats doivent perdurer entre nous du moment qu’ils sont honnêtes et respectueux. Mais ces débats ne peuvent pas seulement être tranchés entre gens de bonne compagnie. Le peuple doit s’en mêler. Lui seul est souverain. On a eu tendance à l’oublier quelque peu depuis son irruption sur la scène politique en 1789.

Eh bien, nous, au Parti de Gauche avec Jean-Luc MÉLENCHON, avec l’équipe à ses côtés, avec nos cadres dans toutes les régions de France, avec nos militants et nos sympathisants, plus largement nous au Front de Gauche, avec nos porte-paroles, nos leaders connus ou anonymes, nos militants, sympathisants, amis-e-s proches ou moins proches, membres ou pas d’une des organisations du Front de Gauche, avec notre projet l’Humain d’abord, avec notre fanal de combat qui est la 6ème République, avec nos propositions diverses sur chacune des thématiques du projet que nous avons élaboré pour l’élection présidentielle de 2012 et que nous allons perfectionner, compléter, populariser, nous avons comme objectif de rendre au peuple souverain ses pouvoirs mais aussi  son droit au bonheur, avec lui et pas seulement comme une avant-garde éclairée.

 

Notes

http://www.ina.fr/contenus-editoriaux/articles-editoriaux/ils-veulent-une-6eme-republique

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13 mai 2013

Hold up sur la VIème République : ne Mélenchon pas tout ! Par David NAKACHE le 12 mai 2013, sur Mediapart

Le mot d'ordre de la marche citoyenne du 5 mai 2013 organisée par Jean-Luc Mélenchon était un appel à la VIème République... mais sans jamais définir la VIème République en question.

Jean-Luc Mélenchon a tenu, durant cette manifestation, un triple discours : à la fois anti-austérité, anti-Hollande et pour la VIème République.

Précisons d'emblée que ces trois discours sont légitimes, mais pris séparément. Nous pouvons à bon droit rejeter la politique économique d'austérité de l'Union Européenne et je m'associe à ce rejet. Je comprends très bien les "déçus du changement" qui espéraient tant de la première année du quinquennat de François Hollande, même si je ne partage pas les critiques de Jean-Luc Mélenchon à l'égard du gouvernement et du Président de la République. Je soutiens l'action d'Arnaud Montebourg et l'idée d'une VIème République pour en finir avec les dérives du présidentialisme français et, a priori, voir cette idée reprise et diffusée est une satisfaction.

Pour autant, en superposant les discours, on brouille le message. Cette confusion, si elle ne porte pas atteinte aux arguments contre l'austérité en Europe ou contre la politique de François Hollande, porte atteinte à l'idée de VIème République en France et, de fait, nuit à sa possible mise en oeuvre. La démarche s'avère, en définitive, contre productive.

Ne Mélenchon pas tout !

Nous devons pouvoir fédérer autour de la VIème République et la réforme des institutions vers un parlementarisme maîtrisé sans pour autant débattre des orientations économiques. A titre d'exemple, nous nous retrouvons avec François Bayrou et ses soutiens sur plusieurs réformes institutionnelles alors que nos visions économiques sont différentes.La VIème république est l'occasion d'un débat ouvert sur les institutions, qui dépasse les positions partisanes et les oppositions sur les mesures économiques conjoncturelles. Lier de force la réforme institutionnelle avec un rejet de la politique économique libérale de l'UE condamne par avance tout consensus possible. Pourquoi se priver d'un débat sur le mandat unique, la limitation des mandats et des fonctions dans le temps, une meilleure représentativité du peuple ou la réforme du mode d'élection des Sénateurs avec tous les républicains prêts à débattre ? Et on ne parlerait pas avec eux du règlement intérieur de l'Assemblée Nationale, des indemnités des élus, de la démocratie participative, parce qu'ils sont contre le protectionnisme ou contre une réforme de la BCE ?Et si au contraire Mélenchon soutient l'idée que régime politique et système économique sont interdépendants, afin de garantir que la souveraineté n'échappe au peuple pour tomber dans les mains de la finance, alors il convient de proposer les articles précis d'une constitution future permettant d'empêcher cela, sans quoi le discours en reste au stade de l'incantation.A vouloir en l'état lier discours anti austérité, anti Hollande et réforme constitutionnelle, Mélenchon risque de disqualifier la si belle idée de VIème République. Bref, ne Mélenchon pas tout !

Le recours à la Constituante

L'argument permettant à Jean-Luc Mélenchon de ne pas définir la VIème République qu'il appelle de ses voeux et au nom de laquelle il a appelé à manifester tient en un procédé législatif technique opérant dans sa bouche comme une formule magique : l'Assemblée constituante. Nous pouvons nous interroger à la fois sur la pertinence du recours à la Constituante et sur l'utilisation politique de son invocation. Plusieurs questions se posent :- Tout d'abord, en quoi consiste le recours à la Constituante ?Il est proposé de voter pour des représentants qui vont se réunir en Assemblée constituante et eux-même élaborer et voter un texte de réforme institutionnelle, une nouvelle constitution. Ces représentants ne pourront pas être des parlementaires déjà élus et ils ne pourront être réélus ensuite. Leur unique tache sera d'élaborer le texte établissant la VIème République. Ce texte sera ensuite soumis au peuple par référendum pour être validé.- Si le texte est rejeté lors du référendum, que fait-on ? On recommence avec les mêmes membres de l'assemblée constituante ? On les révoque pour élire de nouveaux membres de cette assemblée qui ne pourront être ni des parlementaires déjà élus ni des membres de la première Constituante avortée ? Et si le second texte est à son tour rejeté... on recommence encore ? Et ainsi à l'infini ?- Comment s'assurer que le résultat de la Constituante sera une véritable VIème République ?En effet, on vote, mais ce vote est entaché d'une inconnue majeure : personne ne sait ce qui va sortir du chapeau ! A quelle réforme précise va aboutir l'Assemblée constituante, élue de surcroît à la proportionnelle intégrale ? On ne sait pas. On sait juste que si cela ne marche pas, on recommence.Pourtant, Jean-Luc Mélenchon est un homme politique sérieux. Le Front de Gauche est constitué de militants et d'élus sérieux. Ils ne peuvent pas ne pas savoir ce qu'ils veulent sous le label de VIème République. Ils décrivent d'ailleurs cette VIème République dans le programme du Front de Gauche de 2012. Contre le présidentialisme de la Vème République : parlementarisme, proportionnelle partout, remplacement du Sénat et du CSM par de nouvelles assemblées ou instances, indépendance de la justice et des médias vis à vis du pouvoir politique et du monde de l'argent, instauration d'un référendum révocatoire, etc.Dans ce cas, pourquoi ne pas voter directement pour un texte proposant en détail la VIème République ? Nous avons été pendant plus de 15 ans dans l'opposition, nous avons bien eu le temps d'y réfléchir, non ? Nous n'avons pas des juristes, des constitutionnalistes dans nos partis ? Nous sommes donc en capacité de présenter aux Français un texte réfléchi, cohérent, minutieusement préparé et qui ne soit pas le fruit d'un compromis au plus petit dénominateur commun, à la dernière minute, comme il en ressort malheureusement souvent d'assemblées où l'on ne parvient pas à s'entendre ! Ce texte pourrait être soumis soit à la représentation populaire (le Parlement), soit directement au peuple par référendum. Car il y a une contradiction évidente à dire, dans le discours de Jean-Luc Mélenchon le 5 mai 2013, en parlant de la constitution de la VIème République à laquelle aboutira l'Assemblée constituante : "ce n'est pas à moi de dire ce qu'elle doit contenir" tout en décrivant ensuite son fonctionnement. De deux choses l'une : soit on fera en sorte que la Constituante aille là où l'on souhaite qu'elle aille, et les dés sont visiblement pipés, soit elle sera libre de proposer ce qu'elle veut, et l'on n'est absolument pas certain qu'une VIème République en sortira !

- Pourquoi recourir à la Constituante si ce processus est incertain et son résultat hasardeux ?

Je ne vois, à cela, qu'une seule explication : le recours à la Constituante constitue un dénigrement des élites (le renouvellement de tous les élus), une prétendue participation du Peuple et donne l'impression d'un renouveau démocratique. Du passé faisons table rase ! "Qu'ils s'en aillent tous", "Coup de balais",  tout se passe comme si Jean-Luc Mélenchon réitérait les formules pour incarner le changement radical. La Constituante résonne dans la bouche comme une formule magique. Abracadabra, et la VIème République est là ! Alors on évoque l'Amérique Latine, même si les situations sont ne sont pas comparables et les solutions non transposables automatiquement en France. On invoque la Révolution française, comme dans une incantation, même si les époques sont si différentes ! On convoque le Peuple souverain que l'on prétend arbitrairement incarner. On passera sous silence, à l'inverse, la Constituante instaurant la IVème République, et, surtout, pas un mot sur la Constituante en Tunisie...

Bref, le recours à la Constituante donne l'illusion d'un renouveau participatif mais constitue au contraire un déficit démocratique bien réel.

Du côté de la convention pour la VIème République lancée par Arnaud Montebourg dès 2001, les propositions détaillées sont écrites, "sur la table", soumises au débat et consultables par tous en toute transparence (lire ici).

Il ne s'agit pas de dire que la VIème République est une "marque déposée" par Arnaud Montebourg et ses soutiens : la VIème République, si elle n'est pas reprise par différents partis de différents bords politiques, ne sera jamais mise en oeuvre. Il s'agit simplement, lorsqu'une idée est reprise, de veiller à ce qu'elle ne soit pas déformée.

10 mai 2013

Discours contre la violence du sénateur Robert Francis KENNEDY le 5 avril 1968, lendemain de l'assassinat de Martin LUTHER-KING

Lien vers une version audio de ce discours: http://www.youtube.com/watch?v=OJ8rxSYMi-c

 

 

On the Mindless Menace of Violence

Remarks by Senator Robert Francis KENNEDY

City Club of Cleveland, Cleveland, Ohio
April 5, 1968

This is a time of shame and sorrow. It is not a day for politics. I have saved this one opportunity, my only event of today, to speak briefly to you about the mindless menace of violence in America which again stains our land and every one of our lives.

It is not the concern of any one race. The victims of the violence are black and white, rich and poor, young and old, famous and unknown. They are, most important of all, human beings whom other human beings loved and needed. No one - no matter where he lives or what he does - can be certain who next will suffer from some senseless act of bloodshed. And yet it goes on and on and on in this country of ours.

Why? What has violence ever accomplished? What has it ever created? No martyr's cause has ever been stilled by an assassin's bullet.

No wrongs have ever been righted by riots and civil disorders. A sniper is only a coward, not a hero; and an uncontrolled, or uncontrollable mob is only the voice of madness, not the voice of the people.

Whenever any American's life is taken by another American unnecessarily - whether it is done in the name of the law or in the defiance of the law, by one man or by a gang, in cold blood or in passion, in an attack of violence or in response to violence - whenever we tear at the fabric of our lives which another man has painfully and clumsily woven for himself and his children, then the whole nation is degraded.

"Among free men," said Abraham Lincoln, "there can be no successful appeal from the ballot to the bullet; and those who take such appeal are sure to lose their case and pay the costs."

Yet we seemingly tolerate a rising level of violence that ignores our common humanity and our claims to civilization alike. We calmly accept newspaper reports of civilian slaughter in far-off lands. We glorify killing on movie and television screens and we call it entertainment. We make it easy for men of all shades of sanity to acquire whatever weapons and ammunition that they desire.

Too often we honor swagger and bluster and the wielders of force; too often we excuse those who are willing to build their own lives on the shattered dreams of other human beeings. Some Americans who preach non-violence abroad fail to practice it here at home. Some who accuse others of xxxx and inciting riots have by their own conduct invited them.

Some look for scapegoats, others look for conspiracies, but this much is clear: violence breeds violence, repression brings retaliation, and only a cleansing of our whole society can remove this sickness from our souls.

For there is another kind of violence, slower but just as deadly destructive as the shot or the bomb in the night. This is the violence of institutions; indifference, inaction and decay. This is the violence that afflicts the poor, that poisons relations between men because their skin has different colors. This is the slow destruction of a child by hunger, and schools without books and homes without heat in the winter.

This is the breaking of a man's spirit by denying him the chance to stand as a father and as a man amongst other men. And this too afflicts us all.

I have not come here to propose a set of specific remedies nor is there a single set. For a broad and adequate outline we know what must be done. When you teach a man to hate and fear his brother, when you teach that he is a lesser man because of his color or his beliefs or the policies that he pursues, when you teach that those who differ from you threaten your freedom or your job or your home or your family, then you also learn to confront others not as fellow citizens but as enemies, to be met not with cooperation but with conquest; to be subjugated and to be mastered.

We learn, at the last, to look at our brothers as aliens, alien men with whom we share a city, but not a community; men bound to us in common dwelling, but not in a common effort. We learn to share only a common fear, only a common desire to retreat from each other, only a common impulse to meet disagreement with force. For all this, there are no final answers for those of us who are American citizens.

Yet we know what we must do. It is to achieve true justice among all of our fellow citizens. The question is not what programs we should seek to enact. The question is whether we can find in our own midst and in our own hearts that leadership of humane purpose that will recognize the terrible truths of our existence.

We must admit the vanity of our false distinctions among men and learn to find our own advancement in the search for the advancement of all. We must admit in ourselves that our own children's future cannot be built on the misfortunes of another. We must recognize that this short life can neither be ennobled or enriched by hatred or revenge.

Our lives on this planet are too short, the work to be done is too great to let this spirit flourish any longer in this land of ours. Of course we cannot vanquish it with a program, nor with a resolution.

But we can perhaps remember, if only for a time, that those who live with us are our brothers, that they share with us the same short moment of life; that they seek, as do we, nothing but the chance to live out their lives in purpose and in happiness, winning what satisfaction and fulfillment that they can.

Surely, this bond of common faith, surely this bond of common goals, can begin to teach us something. Surely, we can learn, at the least, to look around at those of us as fellow men, and surely we can begin to work a little harder to bind up the wounds among us and to become in our own hearts brothers and countrymen once again.

Tennyson wroted Ulysses that which we are we are. One equal temper of heroic hearts made weak by time and fate but strong and will to strive, to seek, to find and not to yield.

Thank you very much.

 

9 mai 2013

La Marche vers Washington / "J'ai fait un rêve" discours du Pasteur Martin LUTHER-KING Junior

Il y a cent ans, un grand Américain, qui jette sur nous aujourd'hui son ombre symbolique, a signé la Proclamation d'Émancipation. Cet arrêté d'une importance capitale venait porter lumière, comme un phare d'espoir, aux millions d'esclaves Noirs marqués par les flammes d'une injustice foudroyante, et annonçait l'aube joyeuse qui allait mettre fin à la longue nuit de la captivité.

Mais un siècle plus tard, nous devons faire le constat tragique que les Noirs ne sont pas encore libres. Un siècle plus tard, la vie des Noirs reste entravée par la ségrégation et enchaînée par la discrimination. Un siècle plus tard, les Noirs représentent un îlot de pauvreté au milieu d'un vaste océan de prospérité matérielle. Un siècle plus tard, les Noirs languissent toujours dans les marges de la société américaine, des exilés dans leur propre terre. Alors nous venons ici aujourd'hui pour dramatiser notre condition effroyable.

Nous venons à la capitale de notre nation pour demander, en quelque sorte, le paiement d'un chèque. Quand les architectes de notre république écrivirent les textes magnifiques de la Constitution et de la Déclaration d'Indépendance, ils signèrent un billet à l'ordre de chaque américain. C'était la promesse que chacun serait assuré de son droit inaliénable a la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur.

Il est aujourd'hui évident que l'Amérique a manqué à cet engagement quant à ses citoyens de couleur. Au lieu de faire honneur à cette obligation sacrée, l'Amérique a passé au peuple Noir un chèque qui revient marqué "sans provisions". Mais nous ne saurons croire que la banque de la Justice a fait faillite. Nous ne saurons croire qu'il n'y a plus suffisamment de provisions dans les grands coffres d'opportunité nationaux. Alors nous venons exiger paiement contre ce chèque, paiement sur demande des richesses de la liberté et de la sécurité que procure la justice. Nous venons également à cet endroit sacré pour rappeler à l'Amérique l'urgence absolue du moment. Ce n'est pas le moment de prendre le luxe de laisser calmer les esprits, ni de nous laisser endormir par une approche gradualiste. Il est temps de quitter la vallée sombre et désolée de la ségrégation pour prendre le chemin ensoleillé de la justice raciale. Il est temps d'ouvrir les portes de l'opportunité à tous les enfants de Dieu. Il est temps de tirer notre nation des sables mouvants de l'injustice raciale jusqu'au rocher solide de la fraternité.

Que la nation ne tienne pas compte de l'urgence du moment, qu'elle sous-estime la détermination des Noirs, lui serait fatal. Cet été étouffant du mécontentement légitime des Noirs ne prendra fin qu'à l'arrivée d'une automne vivifiante qui amènera liberté et égalité. L'année 1963 n'est pas une fin, mais un début. Ceux qui veulent croire que les Noirs seront satisfaits seulement de s'exprimer avec force auront un fâcheux réveil si la nation revient aux affaires habituelles comme si de rien n'était. L'Amérique ne connaîtra ni repos ni tranquillité tant que les Noirs ne jouissent pas pleinement de leurs droit civiques. Les orages de la révolte continueront à secouer les fondations de notre pays jusqu'au jour où la lumière de la justice arrivera.

Mais il y a quelque chose que je dois dire à mon peuple, qui est sur le point de franchir le seuil de la justice. En luttant pour prendre notre juste place, nous ne devrons pas nous rendre coupables d'actes injustes. Ne buvons pas de la coupe de l'amertume et de la haine pour assouvir notre soif.

Nous devons toujours conduire notre lutte dans un haut souci de dignité et de la discipline. Nous ne pouvons pas laisser notre protestation créative dégénérer en violence physique. Encore et encore, nous devons atteindre ce niveau exalté où nous opposons à la force physique, la force de l'âme. Le militantisme merveilleux qui a pris la communauté noire ne doit pas nous amener à nous méfier de tous les Blancs, puisque beaucoup de nos frères Blancs, on le voit par leur présence ici aujourd'hui, se sont rendus compte que leur destin est lié au nôtre, et que leur liberté dépend étroitement de la nôtre. Nous ne pouvons pas marcher seuls.

Et quand nous marchons, nous devons jurer d'aller toujours de l'avant. Nous ne pouvons pas faire demi-tour. Il y en a qui demandent aux fervents des droits civiques, "Quand serez-vous satisfaits ?" Nous ne saurons être satisfaits tant que nous ne pouvons pas laisser nos corps fatigués se reposer dans les motels des routes ni les hôtels des villes. Nous ne saurons être satisfaits tant que les Noirs ne peuvent bouger que d'un petit ghetto à un ghetto plus grand. Nous ne saurons être satisfaits tant qu'un Noir du Mississippi n'a pas le droit de voter et qu'un Noir à New York ne voit rien pour lequel il peut voter. Non, non, nous ne sommes pas satisfaits, et nous ne serons satisfaits que le jour où la justice se déchaînera comme les eaux, et que la rectitude sera comme un fleuve puissant.

Je ne suis pas sans savoir que certains d'entre vous arrivent ici après maintes épreuves et tribulations. Certains d'entre vous viennent directement des cellules étroites de prison. Certains d'entre vous viennent des régions où votre quête pour la liberté vous a laissés meurtris par les orages de la persécution et renversés par le vent de la brutalité policière. Vous êtes les vétérans de la souffrance créative. Persévérez dans l'assurance que la souffrance non-méritée vous portera rédemption.

Retournez au Mississippi, retournez en Alabama, retournez en Géorgie, retournez en Louisiane, retournez dans les ghettos et quartiers pauvres de nos villes du Nord, en sachant que cette situation, d'une manière ou d'une autre, peut être et sera changée. Ne nous complaisons pas dans la vallée de la désespoir.

Je vous dis aujourd'hui, mes amis, que malgré les difficultés et les frustrations du moment, j'ai quand même fais un rêve. C'est un rêve profondément enracinée dans le rêve américain.

J'ai fait un rêve, qu'un jour, cette nation se lèvera et vivra la vrai signification de sa croyance : "Nous tenons ces vérités comme allant de soi, que les hommes naissent égaux."

J'ai fait un rêve, qu'un jour, sur les collines de terre rouge de la Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires d'esclaves pourront s'asseoir ensemble à la table de la fraternité.

J'ai fait un rêve, qu'un jour même l'état de Mississippi, un désert étouffant d'injustice et d'oppression, sera transformé en un oasis de liberté et de justice.

J'ai fait un rêve, que mes quatre enfants habiteront un jour une nation où ils seront jugés non pas par la couleur de leur peau, mais par le contenu de leur caractère. J'ai fait un rêve aujourd'hui.

J'ai fait un rêve, qu'un jour l'état de l'Alabama, dont le gouverneur actuel parle d'interposition et de nullification, sera transformé en un endroit où des petits enfants noires pourront prendre la main des petits enfants blancs et marcher ensemble comme frères et sœurs.

J'ai fait un rêve aujourd'hui.

J'ai fait un rêve, qu'un jour, chaque vallée sera levée, chaque colline et montagne sera nivelée, les endroits rugueux seront lissés et les endroits tortueux seront faits droits, et la gloire du Seigneur sera révélée, et tous les hommes la verront ensemble.

Ceci est notre espoir. C'est avec cet espoir que je rentre au Sud. Avec cette foi, nous pourrons transformer les discordances de notre nation en une belle symphonie de fraternité. Avec cette foi, nous pourrons travailler ensemble, prier ensemble, lutter ensemble, être emprisonnés ensemble, nous révoltons pour la liberté ensemble, en sachant qu'un jour nous serons libres.

Quand ce jour arrivera, tous les enfants de Dieu pourront chanter avec un sens nouveau cette chanson patriotique, "Mon pays, c'est de toi, douce patrie de la liberté, c'est de toi que je chante. Terre où reposent mes aïeux, fierté des pèlerins, de chaque montagne, que la liberté retentisse."

Et si l'Amérique veut être une grande nation, ceci doit se faire. Alors, que la liberté retentisse des grandes collines du New Hampshire. Que la liberté retentisse des montagnes puissantes de l'état de New York. Que la liberté retentisse des hautes Alleghenies de la Pennsylvanie!

Que la liberté retentisse des Rocheuses enneigées du Colorado!

Que la liberté retentisse des beaux sommets de la Californie!

Mais pas que ça, que la liberté retentisse des Stone Mountains de la Georgie!

Que la liberté retentisse des Lookout Mountains du Tennessee!

Que la liberté retentisse de chaque colline et de chaque taupinière du Mississippi!

Que la liberté retentisse!

Quand nous laisserons retentir la liberté, quand nous la laisserons retentir de chaque village et de chaque lieu-dit, de chaque état et de chaque ville, nous ferons approcher ce jour quand tous les enfants de Dieu, Noirs et Blancs, Juifs et Gentils, Catholiques et Protestants, pourront se prendre par la main et chanter les paroles du vieux spiritual noir, "Enfin libres! Enfin libres! Dieu Tout-puissant, merci, nous sommes enfin libres!".

9 mai 2013

The March to Washington / "I Have A Dream" Speech by Rev. Martin LUTHER-KING Jr.

Vidéo de ce discours : http://www.dailymotion.com/video/x833ml_martin-luther-king-i-have-a-dream-s_news

* * * * *

I’m happy to join with you today in what will go down in history as the greatest demonstration for freedom in the history of our nation.

 

Five score years ago, a great American, in whose symbolic shadow we stand today, signed the Emancipation Proclamation. This momentous decree came as a great beacon light of hope to millions of Negro slaves who had been seared in the flames of withering injustice. It came as a joyous daybreak to end the long night of their captivity.

 

But one hundred years later, the Negro still is not free. One hundred years later, the life of the Negro is still sadly crippled by the manacles of segregation and the chains of discrimination. One hundred years later, the Negro lives on a lonely island of poverty in the midst of a vast ocean of material prosperity. One hundred years later, the Negro is still languishing in the corners of American society and finds himself an exile in his own land. So we have come here today to dramatize a shameful condition.

 

In a sense we have come to our nation's capital to cash a check. When the architects of our republic wrote the magnificent words of the Constitution and the Declaration of Independence, they were signing a promissory note to which every American was to fall heir. This note was a promise that all men, yes, black men as well as white men, would be guaranteed the unalienable rights of life, liberty, and the pursuit of happiness.

 

It is obvious today that America has defaulted on this promissory note insofar as her citizens of color are concerned. Instead of honoring this sacred obligation, America has given the Negro people a bad check, a check which has come back marked "insufficient funds." But we refuse to believe that the bank of justice is bankrupt. We refuse to believe that there are insufficient funds in the great vaults of opportunity of this nation. So we have come to cash this check — a check that will give us upon demand the riches of freedom and the security of justice. We have also come to this hallowed spot to remind America of the fierce urgency of now. This is no time to engage in the luxury of cooling off or to take the tranquilizing drug of gradualism. Now is the time to make real the promises of democracy. Now is the time to rise from the dark and desolate valley of segregation to the sunlit path of racial justice. Now is the time to lift our nation from the quick sands of racial injustice to the solid rock of brotherhood. Now is the time to make justice a reality for all of God's children.

 

It would be fatal for the nation to overlook the urgency of the moment. This sweltering summer of the Negro's legitimate discontent will not pass until there is an invigorating autumn of freedom and equality. Nineteen sixty-three is not an end, but a beginning. Those who hope that the Negro needed to blow off steam and will now be content will have a rude awakening if the nation returns to business as usual. There will be neither rest nor tranquility in America until the Negro is granted his citizenship rights. The whirlwinds of revolt will continue to shake the foundations of our nation until the bright day of justice emerges.

 

But there is something that I must say to my people who stand on the warm threshold which leads into the palace of justice. In the process of gaining our rightful place we must not be guilty of wrongful deeds. Let us not seek to satisfy our thirst for freedom by drinking from the cup of bitterness and hatred.

 

We must forever conduct our struggle on the high plane of dignity and discipline. We must not allow our creative protest to degenerate into physical violence. Again and again we must rise to the majestic heights of meeting physical force with soul force. The marvelous new militancy which has engulfed the Negro community must not lead us to a distrust of all white people, for many of our white brothers, as evidenced by their presence here today, have come to realize that their destiny is tied up with our destiny. They have come to realize that their freedom is inextricably bound to our freedom. We cannot walk alone.

 

As we walk, we must make the pledge that we shall always march ahead. We cannot turn back. There are those who are asking the devotees of civil rights, "When will you be satisfied?" We can never be satisfied as long as the Negro is the victim of the unspeakable horrors of police brutality. We can never be satisfied, as long as our bodies, heavy with the fatigue of travel, cannot gain lodging in the motels of the highways and the hotels of the cities. We cannot be satisfied as long as the Negro's basic mobility is from a smaller ghetto to a larger one. We can never be satisfied as long as our children are stripped of their selfhood and robbed of their dignity by signs stating "For Whites Only". We cannot be satisfied as long as a Negro in Mississippi cannot vote and a Negro in New York believes he has nothing for which to vote. No, no, we are not satisfied, and we will not be satisfied until justice rolls down like waters and righteousness like a mighty stream.

 

I am not unmindful that some of you have come here out of great trials and tribulations. Some of you have come fresh from narrow jail cells. Some of you have come from areas where your quest for freedom left you battered by the storms of persecution and staggered by the winds of police brutality. You have been the veterans of creative suffering. Continue to work with the faith that unearned suffering is redemptive.

 

Go back to Mississippi, go back to Alabama, go back to South Carolina, go back to Georgia, go back to Louisiana, go back to the slums and ghettos of our northern cities, knowing that somehow this situation can and will be changed. Let us not wallow in the valley of despair.

 

I say to you today, my friends, so even though we face the difficulties of today and tomorrow, I still have a dream. It is a dream deeply rooted in the American dream.

 

I have a dream that one day this nation will rise up and live out the true meaning of its creed: "We hold these truths to be self-evident: that all men are created equal."

 

I have a dream that one day on the red hills of Georgia the sons of former slaves and the sons of former slave owners will be able to sit down together at the table of brotherhood.

 

I have a dream that one day even the state of Mississippi, a state sweltering with the heat of injustice, sweltering with the heat of oppression, will be transformed into an oasis of freedom and justice.

 

I have a dream that my four little children will one day live in a nation where they will not be judged by the color of their skin but by the content of their character.

 

I have a dream today.

 

I have a dream that one day, down in Alabama, with its vicious racists, with its governor having his lips dripping with the words of interposition and nullification; one day right there in Alabama, little black boys and black girls will be able to join hands with little white boys and white girls as sisters and brothers.

 

I have a dream today.

 

I have a dream that one day every valley shall be exalted, every hill and mountain shall be made low, the rough places will be made plain, and the crooked places will be made straight, and the glory of the Lord shall be revealed, and all flesh shall see it together.

 

This is our hope. This is the faith that I go back to the South with. With this faith we will be able to hew out of the mountain of despair a stone of hope. With this faith we will be able to transform the jangling discords of our nation into a beautiful symphony of brotherhood. With this faith we will be able to work together, to pray together, to struggle together, to go to jail together, to stand up for freedom together, knowing that we will be free one day.

 

This will be the day when all of God's children will be able to sing with a new meaning, "My country, 'tis of thee, sweet land of liberty, of thee I sing. Land where my fathers died, land of the pilgrim's pride, from every mountainside, let freedom ring."

 

And if America is to be a great nation this must become true. So let freedom ring from the prodigious hilltops of New Hampshire. Let freedom ring from the mighty mountains of New York. Let freedom ring from the heightening Alleghenies of Pennsylvania!

 

Let freedom ring from the snowcapped Rockies of Colorado!

 

Let freedom ring from the curvaceous slopes of California!

 

But not only that; let freedom ring from Stone Mountain of Georgia!

 

Let freedom ring from Lookout Mountain of Tennessee!

 

Let freedom ring from every hill and molehill of Mississippi. From every mountainside, let freedom ring.

 

And when this happens, when we allow freedom to ring, when we let it ring from every village and every hamlet, from every state and every city, we will be able to speed up that day when all of God's children, black men and white men, Jews and Gentiles, Protestants and Catholics, will be able to join hands and sing in the words of the old Negro spiritual, "Free at last! free at last! thank God Almighty, we are free at last!"

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9 mai 2013

"Gettysburg Address" by U.S. President Abraham LINCOLN, November 19, 1863 (original text)

Four score and seven years ago our fathers brought forth on this continent a new nation, conceived in Liberty, and dedicated to the proposition that all men are created equal.

Now we are engaged in a great civil war, testing whether that nation, or any nation, so conceived and so dedicated, can long endure. We are met on a great battle-field of that war. We have come to dedicate a portion of that field, as a final resting place for those who here gave their lives that that nation might live. It is altogether fitting and proper that we should do this.

But, in a larger sense, we can not dedicate...we can not consecrate...we can not hallow this ground. The brave men, living and dead, who struggled here, have consecrated it, far above our poor power to add or detract. The world will little note, nor long remember what we say here, but it can never forget what they did here. It is for us the living, rather, to be dedicated here to the unfinished work which they who fought here have thus far so nobly advanced. It is rather for us to be here dedicated to the great task remaining before us—that from these honored dead we take increased devotion to that cause for which they gave the last full measure of devotion—that we here highly resolve that these dead shall not have died in vain—that this nation, under God, shall have a new birth of freedom—and that government: of the people, by the people, for the people, shall not perish from the earth.

9 mai 2013

Discours de Gettysburg par Abraham LINCOLN, Président des États-Unis, 19 novembre 1863 (Traduction Pierre Paréja)

« Voici quatre-vingt-sept ans que nos pères ont apporté sur ce continent une nouvelle nation, conçue dans la liberté et fondée sur la proposition que tous les hommes ont été créés égaux.

Nous sommes aujourd'hui engagés dans une grande guerre civile, nous demandant comment cette nation ou n'importe quelle nation conçue sur de tels fondements peut endurer une telle chose. Nous voici sur un grand champ de bataille de cette guerre. Nous sommes venus pour en consacrer une partie en tant que lieu de repos final pour ceux qui y sont morts afin que vive la nation. Ceci nous pouvons le faire.

Mais dans un sens plus large, nous ne pouvons pas consacrer, nous ne pouvons pas sanctifier cette terre. Les braves, vivants ou morts, qui ont lutté ici l'ont sanctifiée bien au-delà de ce que notre faible puissance pourrait y ajouter ou y enlever. Le Monde ne se souviendra ni bien, ni longtemps, de ce que nous disons ici, mais il ne pourra jamais oublier ce que ces hommes ont fait. Mais c'est à nous, les vivants, à nous que revient la grande tâche : que pour ces morts que nous honorons, nous portions un amour plus fort à cette cause pour laquelle ils ont ici donné la dernière et pleine mesure de leur dévouement. Nous décidons ici avec ferveur que ces morts ne seront pas morts en vain, que cette nation, par la grâce de Dieu, verra renaître la liberté, et que le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ne disparaîtra pas de la terre.

9 mai 2013

The Emancipation Proclamation - January 1, 1863

Whereas, on the twenty-second day of September, in the year of our Lord one thousand eight hundred and sixty-two, a proclamation was issued by the President of the United States, containing, among other things, the following, to wit:

"That on the first day of January, in the year of our Lord one thousand eight hundred and sixty-three, all persons held as slaves within any State or designated part of a State, the people whereof shall then be in rebellion against the United States, shall be then, thenceforward, and forever free; and the Executive Government of the United States, including the military and naval authority thereof, will recognize and maintain the freedom of such persons, and will do no act or acts to repress such persons, or any of them, in any efforts they may make for their actual freedom.

"That the Executive will, on the first day of January aforesaid, by proclamation, designate the States and parts of States, if any, in which the people thereof, respectively, shall then be in rebellion against the United States; and the fact that any State, or the people thereof, shall on that day be, in good faith, represented in the Congress of the United States by members chosen thereto at elections wherein a majority of the qualified voters of such State shall have participated, shall, in the absence of strong countervailing testimony, be deemed conclusive evidence that such State, and the people thereof, are not then in rebellion against the United States."

Now, therefore I, Abraham Lincoln, President of the United States, by virtue of the power in me vested as Commander-in-Chief, of the Army and Navy of the United States in time of actual armed rebellion against the authority and government of the United States, and as a fit and necessary war measure for suppressing said rebellion, do, on this first day of January, in the year of our Lord one thousand eight hundred and sixty-three, and in accordance with my purpose so to do publicly proclaimed for the full period of one hundred days, from the day first above mentioned, order and designate as the States and parts of States wherein the people thereof respectively, are this day in rebellion against the United States, the following, to wit:

Arkansas, Texas, Louisiana, (except the Parishes of St. Bernard, Plaquemines, Jefferson, St. John, St. Charles, St. James Ascension, Assumption, Terrebonne, Lafourche, St. Mary, St. Martin, and Orleans, including the City of New Orleans) Mississippi, Alabama, Florida, Georgia, South Carolina, North Carolina, and Virginia, (except the forty-eight counties designated as West Virginia, and also the counties of Berkley, Accomac, Northampton, Elizabeth City, York, Princess Ann, and Norfolk, including the cities of Norfolk and Portsmouth[)], and which excepted parts, are for the present, left precisely as if this proclamation were not issued.

And by virtue of the power, and for the purpose aforesaid, I do order and declare that all persons held as slaves within said designated States, and parts of States, are, and henceforward shall be free; and that the Executive government of the United States, including the military and naval authorities thereof, will recognize and maintain the freedom of said persons.

And I hereby enjoin upon the people so declared to be free to abstain from all violence, unless in necessary self-defence; and I recommend to them that, in all cases when allowed, they labor faithfully for reasonable wages.

And I further declare and make known, that such persons of suitable condition, will be received into the armed service of the United States to garrison forts, positions, stations, and other places, and to man vessels of all sorts in said service.

And upon this act, sincerely believed to be an act of justice, warranted by the Constitution, upon military necessity, I invoke the considerate judgment of mankind, and the gracious favor of Almighty God.

In witness whereof, I have hereunto set my hand and caused the seal of the United States to be affixed.

Done at the City of Washington, this first day of January, in the year of our Lord one thousand eight hundred and sixty three, and of the Independence of the United States of America the eighty-seventh.

By the President: ABRAHAM LINCOLN
WILLIAM H. SEWARD, Secretary of State.

9 mai 2013

Déclaration d'indépendance des États-Unis (traduction du Président des États-Unis Thomas JEFERSON disponible sur Wikipedia)

« Lorsque dans le cours des événements humains, il devient nécessaire pour un peuple de dissoudre les liens politiques qui l'ont attaché à un autre et de prendre, parmi les puissances de la Terre, la place séparée et égale à laquelle les lois de la nature et du Dieu de la nature lui donnent droit, le respect dû à l'opinion de l'humanité oblige à déclarer les causes qui le déterminent à la séparation.

 

Nous tenons pour évidentes pour elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés. Toutes les fois qu'une forme de gouvernement devient destructive de ce but, le peuple a le droit de la changer ou de l'abolir et d'établir un nouveau gouvernement, en le fondant sur les principes et en l'organisant en la forme qui lui paraîtront les plus propres à lui donner la sûreté et le bonheur. La prudence enseigne, à la vérité, que les gouvernements établis depuis longtemps ne doivent pas être changés pour des causes légères et passagères, et l'expérience de tous les temps a montré, en effet, que les hommes sont plus disposés à tolérer des maux supportables qu'à se faire justice à eux-mêmes en abolissant les formes auxquelles ils sont accoutumés. Mais lorsqu'une longue suite d'abus et d'usurpations, tendant invariablement au même but, marque le dessein de les soumettre au despotisme absolu, il est de leur droit et de leur devoir de rejeter un tel gouvernement et de pourvoir, par de nouvelles sauvegardes, à leur sécurité future. Telle a été la patience de ces Colonies, et telle est aujourd'hui la nécessité qui les force à changer leurs anciens systèmes de gouvernement. L'histoire du roi actuel de Grande-Bretagne est l'histoire d'une série d'injustices et d'usurpations répétées, qui toutes avaient pour but direct l'établissement d'une tyrannie absolue sur ces États. Pour le prouver, soumettons les faits au monde impartial : Il a refusé sa sanction aux lois les plus salutaires et les plus nécessaires au bien public. Il a défendu à ses gouverneurs de consentir à des lois d'une importance immédiate et urgente, à moins que leur mise en vigueur ne fût suspendue jusqu'à l'obtention de sa sanction, et des lois ainsi suspendues, il a absolument négligé d'y donner attention.

 

Il a refusé de sanctionner d'autres lois pour l'organisation de grands districts, à moins que le peuple de ces districts n'abandonnât le droit d'être représenté dans la législature, droit inestimable pour un peuple, qui n'est redoutable qu'aux tyrans. 

 

Il a convoqué des Assemblées législatives dans des lieux inusités, incommodes et éloignés des dépôts de leurs registres publics, dans la seule vue d'obtenir d'elles, par la fatigue, leur adhésion à ses mesures. À diverses reprises, il a dissous des Chambres de représentants parce qu'elles s'opposaient avec une mâle fermeté à ses empiètements sur les droits du peuple. Après ces dissolutions, il a refusé pendant longtemps de faire élire d'autres Chambres de représentants, et le pouvoir législatif, qui n'est pas susceptible d'anéantissement, est ainsi retourné au peuple tout entier pour être exercé par lui, l'État restant, dans l'intervalle, exposé à tous les dangers d'invasions du dehors et de convulsions au-dedans. 

 

Il a cherché à mettre obstacle à l'accroissement de la population de ces États. Dans ce but, il a mis empêchement à l'exécution des lois pour la naturalisation des étrangers ; il a refusé d'en rendre d'autres pour encourager leur émigration dans ces contrées, et il a élevé les conditions pour les nouvelles acquisitions de terres. Il a entravé l'administration de la justice en refusant sa sanction à des lois pour l'établissement de pouvoirs judiciaires. Il a rendu les juges dépendants de sa seule volonté, pour la durée de leurs offices et pour le taux et le paiement de leurs appointements.

 

Il a créé une multitude d'emplois et envoyé dans ce pays des essaims de nouveaux employés pour vexer notre peuple et dévorer sa substance. Il a entretenu parmi nous, en temps de paix, des armées permanentes sans le consentement de nos législatures. Il a affecté de rendre le pouvoir militaire indépendant de l'autorité civile et même supérieur à elle. Il s'est coalisé avec d'autres pour nous soumettre à une juridiction étrangère à nos Constitutions et non reconnue par nos lois, en donnant sa sanction à des actes de prétendue législation ayant pour objet : de mettre en quartier parmi nous de gros corps de troupes armées ; de les protéger par une procédure illusoire contre le châtiment des meurtres qu'ils auraient commis sur la personne des habitants de ces provinces ; de détruire notre commerce avec toutes les parties du monde ; de nous imposer des taxes sans notre consentement ; de nous priver dans plusieurs cas du bénéfice de la procédure par jurés ; de nous transporter au-delà des mers pour être jugés à raison de prétendus délits ; d'abolir dans une province voisine le système libéral des lois anglaises, d'y établir un gouvernement arbitraire et de reculer ses limites, afin de faire à la fois de cette province un exemple et un instrument propre à introduire le même gouvernement absolu dans ces Colonies ; de retirer nos chartes, d'abolir nos lois les plus précieuses et d'altérer dans leur essence les formes de nos gouvernements ; de suspendre nos propres législatures et de se déclarer lui-même investi du pouvoir de faire des lois obligatoires pour nous dans tous les cas quelconques. 

 

Il a abdiqué le gouvernement de notre pays, en nous déclarant hors de sa protection et en nous faisant la guerre. Il a pillé nos mers, ravagé nos côtes, brûlé nos villes et massacré nos concitoyens. En ce moment même, il transporte de grandes armées de mercenaires étrangers pour accomplir l'œuvre de mort, de désolation et de tyrannie qui a été commencée avec des circonstances de cruauté et de perfidie dont on aurait peine à trouver des exemples dans les siècles les plus barbares, et qui sont tout à fait indignes du chef d'une nation civilisée. Il a excité parmi nous l'insurrection domestique, et il a cherché à attirer sur les habitants de nos frontières les Indiens, ces sauvages sans pitié, dont la manière bien connue de faire la guerre est de tout massacrer, sans distinction d'âge, de sexe ni de condition. Dans tout le cours de ces oppressions, nous avons demandé justice dans les termes les plus humbles ; nos pétitions répétées n'ont reçu pour réponse que des injustices répétées. Un prince dont le caractère est ainsi marqué par les actions qui peuvent signaler un tyran est impropre à gouverner un peuple libre.

 

Nous n'avons pas non plus manqué d'égards envers nos frères de la Grande-Bretagne. Nous les avons de temps en temps avertis des tentatives faites par leur législature pour étendre sur nous une injuste juridiction. Nous leur avons rappelé les circonstances de notre émigration et de notre établissement dans ces contrées. Nous avons fait appel à leur justice et à leur magnanimité naturelle, et nous les avons conjurés, au nom des liens d'une commune origine, de désavouer ces usurpations qui devaient inévitablement interrompre notre liaison et nos bons rapports. Eux aussi ont été sourds à la voix de la raison et de la consanguinité. Nous devons donc nous rendre à la nécessité qui commande notre séparation et les regarder, de même que le reste de l'humanité, comme des ennemis dans la guerre et des amis dans la paix. 

 

En conséquence, nous, les représentants des États-Unis d'Amérique, assemblés en Congrès général, prenant à témoin le Juge suprême de l'univers de la droiture de nos intentions, publions et déclarons solennellement au nom et par l'autorité du bon peuple de ces Colonies, que ces Colonies unies sont et ont le droit d'être des États libres et indépendants ; qu'elles sont dégagées de toute obéissance envers la Couronne de la Grande-Bretagne ; que tout lien politique entre elles et l'État de la Grande-Bretagne est et doit être entièrement dissous ; que, comme les États libres et indépendants, elles ont pleine autorité de faire la guerre, de conclure la paix, de contracter des alliances, de réglementer le commerce et de faire tous autres actes ou choses que les États indépendants ont droit de faire ; et pleins d'une ferme confiance dans la protection de la divine Providence, nous engageons mutuellement au soutien de cette Déclaration, nos vies, nos fortunes et notre bien le plus sacré, l'honneur. » 

9 mai 2013

Déclaration d'indépendance des États-Unis (texte original)

IN CONGRESS, July 4, 1776.

The unanimous Declaration of the thirteen united States of America,

When in the Course of human events, it becomes necessary for one people to dissolve the political bands which have connected them with another, and to assume among the powers of the earth, the separate and equal station to which the Laws of Nature and of Nature's God entitle them, a decent respect to the opinions of mankind requires that they should declare the causes which impel them to the separation.

We hold these truths to be self-evident, that all men are created equal, that they are endowed by their Creator with certain unalienable Rights, that among these are Life, Liberty and the pursuit of Happiness.--That to secure these rights, Governments are instituted among Men, deriving their just powers from the consent of the governed, --That whenever any Form of Government becomes destructive of these ends, it is the Right of the People to alter or to abolish it, and to institute new Government, laying its foundation on such principles and organizing its powers in such form, as to them shall seem most likely to effect their Safety and Happiness. Prudence, indeed, will dictate that Governments long established should not be changed for light and transient causes; and accordingly all experience hath shewn, that mankind are more disposed to suffer, while evils are sufferable, than to right themselves by abolishing the forms to which they are accustomed. But when a long train of abuses and usurpations, pursuing invariably the same Object evinces a design to reduce them under absolute Despotism, it is their right, it is their duty, to throw off such Government, and to provide new Guards for their future security.--Such has been the patient sufferance of these Colonies; and such is now the necessity which constrains them to alter their former Systems of Government. The history of the present King of Great Britain is a history of repeated injuries and usurpations, all having in direct object the establishment of an absolute Tyranny over these States. To prove this, let Facts be submitted to a candid world.

He has refused his Assent to Laws, the most wholesome and necessary for the public good.
He has forbidden his Governors to pass Laws of immediate and pressing importance, unless suspended in their operation till his Assent should be obtained; and when so suspended, he has utterly neglected to attend to them.
He has refused to pass other Laws for the accommodation of large districts of people, unless those people would relinquish the right of Representation in the Legislature, a right inestimable to them and formidable to tyrants only.
He has called together legislative bodies at places unusual, uncomfortable, and distant from the depository of their public Records, for the sole purpose of fatiguing them into compliance with his measures.
He has dissolved Representative Houses repeatedly, for opposing with manly firmness his invasions on the rights of the people.
He has refused for a long time, after such dissolutions, to cause others to be elected; whereby the Legislative powers, incapable of Annihilation, have returned to the People at large for their exercise; the State remaining in the mean time exposed to all the dangers of invasion from without, and convulsions within.
He has endeavoured to prevent the population of these States; for that purpose obstructing the Laws for Naturalization of Foreigners; refusing to pass others to encourage their migrations hither, and raising the conditions of new Appropriations of Lands.
He has obstructed the Administration of Justice, by refusing his Assent to Laws for establishing Judiciary powers.
He has made Judges dependent on his Will alone, for the tenure of their offices, and the amount and payment of their salaries.
He has erected a multitude of New Offices, and sent hither swarms of Officers to harrass our people, and eat out their substance.
He has kept among us, in times of peace, Standing Armies without the Consent of our legislatures.
He has affected to render the Military independent of and superior to the Civil power.
He has combined with others to subject us to a jurisdiction foreign to our constitution, and unacknowledged by our laws; giving his Assent to their Acts of pretended Legislation:
For Quartering large bodies of armed troops among us:
For protecting them, by a mock Trial, from punishment for any Murders which they should commit on the Inhabitants of these States:
For cutting off our Trade with all parts of the world:
For imposing Taxes on us without our Consent:
For depriving us in many cases, of the benefits of Trial by Jury:
For transporting us beyond Seas to be tried for pretended offences
For abolishing the free System of English Laws in a neighbouring Province, establishing therein an Arbitrary government, and enlarging its Boundaries so as to render it at once an example and fit instrument for introducing the same absolute rule into these Colonies:
For taking away our Charters, abolishing our most valuable Laws, and altering fundamentally the Forms of our Governments:
For suspending our own Legislatures, and declaring themselves invested with power to legislate for us in all cases whatsoever.
He has abdicated Government here, by declaring us out of his Protection and waging War against us.
He has plundered our seas, ravaged our Coasts, burnt our towns, and destroyed the lives of our people.
He is at this time transporting large Armies of foreign Mercenaries to compleat the works of death, desolation and tyranny, already begun with circumstances of Cruelty & perfidy scarcely paralleled in the most barbarous ages, and totally unworthy the Head of a civilized nation.
He has constrained our fellow Citizens taken Captive on the high Seas to bear Arms against their Country, to become the executioners of their friends and Brethren, or to fall themselves by their Hands.
He has excited domestic insurrections amongst us, and has endeavoured to bring on the inhabitants of our frontiers, the merciless Indian Savages, whose known rule of warfare, is an undistinguished destruction of all ages, sexes and conditions.

In every stage of these Oppressions We have Petitioned for Redress in the most humble terms: Our repeated Petitions have been answered only by repeated injury. A Prince whose character is thus marked by every act which may define a Tyrant, is unfit to be the ruler of a free people.

Nor have We been wanting in attentions to our Brittish brethren. We have warned them from time to time of attempts by their legislature to extend an unwarrantable jurisdiction over us. We have reminded them of the circumstances of our emigration and settlement here. We have appealed to their native justice and magnanimity, and we have conjured them by the ties of our common kindred to disavow these usurpations, which, would inevitably interrupt our connections and correspondence. They too have been deaf to the voice of justice and of consanguinity. We must, therefore, acquiesce in the necessity, which denounces our Separation, and hold them, as we hold the rest of mankind, Enemies in War, in Peace Friends.

We, therefore, the Representatives of the united States of America, in General Congress, Assembled, appealing to the Supreme Judge of the world for the rectitude of our intentions, do, in the Name, and by Authority of the good People of these Colonies, solemnly publish and declare, That these United Colonies are, and of Right ought to be Free and Independent States; that they are Absolved from all Allegiance to the British Crown, and that all political connection between them and the State of Great Britain, is and ought to be totally dissolved; and that as Free and Independent States, they have full Power to levy War, conclude Peace, contract Alliances, establish Commerce, and to do all other Acts and Things which Independent States may of right do. And for the support of this Declaration, with a firm reliance on the protection of divine Providence, we mutually pledge to each other our Lives, our Fortunes and our sacred Honor.

9 mai 2013

Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, 26 août 1789

DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN DE 1789

 

Les Représentants du Peuple Français, constitués en Assemblée nationale, considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements, ont résolu d’exposer, dans une Déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l’homme, afin que cette Déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que les actes du pouvoir législatif, et ceux du pouvoir exécutif pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés ; afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution, et au bonheur de tous. En conséquence, l’Assemblée nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l’Être Suprême, les droits suivants de l’homme et du citoyen.

Article premier

Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.

 

Article II

Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression.

 

Article III

Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément.

 

Article IV

La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société, la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi.

 

Article V

La Loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la Société. Tout ce qui n’est pas défendu par la Loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu’elle n’ordonne pas.

 

Article VI

La Loi est l’expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse. Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents.

 

Article VII

Nul homme ne peut être accusé, arrêté, ni détenu que dans les cas déterminés par la Loi, et selon les formes qu’elle a prescrites. Ceux qui sollicitent, expédient, exécutent ou font exécuter des ordres arbitraires, doivent être punis ; mais tout Citoyen appelé ou saisi en vertu de la Loi doit obéir à l’instant : il se rend coupable par la résistance.

 

Article VIII

La Loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu’en vertu d’une Loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée.

 

Article IX

Tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable, s’il est jugé indispensable de l’arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s’assurer de sa personne, doit être sévèrement réprimée par la Loi.

 

Article X

Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi.

 

Article XI

La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté, dans les cas déterminés par la Loi.

 

Article XII

La garantie des droits de l’Homme et du Citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée.

 

Article XIII

Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable. Elle doit être également répartie entre tous les Citoyens, en raison de leurs facultés.

 

Article XIV

Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs Représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée.

 

Article XV

La Société a le droit de demander compte à tout Agent public de son administration.

 

Article XVI

Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution.

 

Article XVII

La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité.

 

9 mai 2013

Déclaration universelle des droits de l'homme, 10 décembre 1948

Préambule

Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde.

Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l'homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l'humanité et que l'avènement d'un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l'homme.

Considérant qu'il est essentiel que les droits de l'homme soient protégés par un régime de droit pour que l'homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l'oppression.

Considérant qu'il est essentiel d'encourager le développement de relations amicales entre nations.

Considérant que dans la Charte les peuples des Nations Unies ont proclamé à nouveau leur foi dans les droits fondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l'égalité des droits des hommes et des femmes, et qu'ils se sont déclarés résolus à favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande.

Considérant que les Etats Membres se sont engagés à assurer, en coopération avec l'Organisation des Nations Unies, le respect universel et effectif des droits de l'homme et des libertés fondamentales.

Considérant qu'une conception commune de ces droits et libertés est de la plus haute importance pour remplir pleinement cet engagement.

L'Assemblée Générale proclame la présente Déclaration universelle des droits de l'homme comme l'idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l'esprit, s'efforcent, par l'enseignement et l'éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et d'en assurer, par des mesures progressives d'ordre national et international, la reconnaissance et l'application universelles et effectives, tant parmi les populations des Etats Membres eux-mêmes que parmi celles des territoires placés sous leur juridiction.

 

Article premier

Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

 

Article 2

1.Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.
2.De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou international du pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, que ce pays ou territoire soit indépendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation quelconque de souveraineté.

 

Article 3

Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.

 

Article 4

Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes.

 

Article 5

Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

 

Article 6

Chacun a le droit à la reconnaissance en tous lieux de sa personnalité juridique.

 

Article 7

Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi. Tous ont droit à une protection égale contre toute discrimination qui violerait la présente Déclaration et contre toute provocation à une telle discrimination.

 

Article 8

Toute personne a droit à un recours effectif devant les juridictions nationales compétentes contre les actes violant les droits fondamentaux qui lui sont reconnus par la constitution ou par la loi.

 

Article 9

Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé.

 

Article 10

Toute personne a droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial, qui décidera, soit de ses droits et obligations, soit du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle.

 

Article 11

1. Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées.
2. Nul ne sera condamné pour des actions ou omissions qui, au moment où elles ont été commises, ne constituaient pas un acte délictueux d'après le droit national ou international. De même, il ne sera infligé aucune peine plus forte que celle qui était applicable au moment où l'acte délictueux a été commis.

 

Article 12

Nul ne sera l'objet d'immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes.

 

Article 13

1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un Etat.
2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.

 

Article 14

1. Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l'asile en d'autres pays.
2. Ce droit ne peut être invoqué dans le cas de poursuites réellement fondées sur un crime de droit commun ou sur des agissements contraires aux buts et aux principes des Nations Unies.

 

Article 15

1. Tout individu a droit à une nationalité.
2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité, ni du droit de changer de nationalité.

 

Article 16

1. A partir de l'âge nubile, l'homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. Ils ont des droits égaux au regard du mariage, durant le mariage et lors de sa dissolution.
2. Le mariage ne peut être conclu qu'avec le libre et plein consentement des futurs époux.
3. La famille est l'élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l'Etat.

 

Article 17

1. Toute personne, aussi bien seule qu'en collectivité, a droit à la propriété.
2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété.

 

Article 18

Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites.

 

Article 19

Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit.

 

Article 20

1. Toute personne a droit à la liberté de réunion et d'association pacifiques.
2. Nul ne peut être obligé de faire partie d'une association.

 

Article 21

1. Toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par l'intermédiaire de représentants librement choisis.
2. Toute personne a droit à accéder, dans des conditions d'égalité, aux fonctions publiques de son pays.
3. La volonté du peuple est le fondement de l'autorité des pouvoirs publics ; cette volonté doit s'exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la liberté du vote.

 

Article 22

Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale ; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l'effort national et à la coopération internationale, compte tenu de l'organisation et des ressources de chaque pays.

 

Article 23

1. Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage.
2. Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal.
3. Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu'à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s'il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale.
4. Toute personne a le droit de fonder avec d'autres des syndicats et de s'affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts.

 

Article 24

Toute personne a droit au repos et aux loisirs et notamment à une limitation raisonnable de la durée du travail et à des congés payés périodiques.

 

Article 25

1. Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté.
2. La maternité et l'enfance ont droit à une aide et à une assistance spéciales. Tous les enfants, qu'ils soient nés dans le mariage ou hors mariage, jouissent de la même protection sociale.

 

Article 26

1. Toute personne a droit à l'éducation. L'éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l'enseignement élémentaire et fondamental. L'enseignement élémentaire est obligatoire. L'enseignement technique et professionnel doit être généralisé ; l'accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite.
2. L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix.
3. Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants.

 

Article 27

1. Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent.
2. Chacun a droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou artistique dont il est l'auteur.

 

Article 28

Toute personne a droit à ce que règne, sur le plan social et sur le plan international, un ordre tel que les droits et libertés énoncés dans la présente Déclaration puissent y trouver plein effet.

 

Article 29

1. L'individu a des devoirs envers la communauté dans laquelle seule le libre et plein développement de sa personnalité est possible.
2. Dans l'exercice de ses droits et dans la jouissance de ses libertés, chacun n'est soumis qu'aux limitations établies par la loi exclusivement en vue d'assurer la reconnaissance et le respect des droits et libertés d'autrui et afin de satisfaire aux justes exigences de la morale, de l'ordre public et du bien-être général dans une société démocratique.
3. Ces droits et libertés ne pourront, en aucun cas, s'exercer contrairement aux buts et aux principes des Nations Unies.

 

Article 30

Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme impliquant pour un Etat, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité ou d'accomplir un acte visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés.

9 mai 2013

Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793 (annexée à la Constitution "montagnarde" du 24 juin 1793)

Préambule

Le peuple français, convaincu que l’oubli et le mépris des droits naturels de l’homme sont les seules causes des malheurs du monde, a résolu d’exposer, dans une déclaration solennelle, ces droits sacrés et inaliénables, afin que tous les citoyens, pouvant comparer sans cesse les actes du gouvernement avec le but de toute institution sociale, ne se laissent jamais opprimer, avilir par la tyrannie ; afin que le peuple ait toujours devant les yeux les bases de sa liberté et de son bonheur ; le magistrat la règle de ses devoirs ; le législateur l’objet de sa mission. En conséquence, il proclame, en présence de l’Etre suprême, la Déclaration suivante des droits de l’homme et du citoyen.

 

Article premier (le but de la société)

Le but de la société est le bonheur commun. Le gouvernement est institué pour garantir à l’homme la jouissance de ses droits naturels et imprescriptibles.

 

Article 2 (énumération des droits)

Ces droits sont l’égalité, la liberté, la sûreté, la propriété.

 

Article 3 (égalité)

Tous les hommes sont égaux par nature et devant la loi.

 

Article 4 (la loi)

La loi est l’expression libre et solennelle de la volonté générale ; elle est la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse ; elle ne peut ordonner que ce qui est juste et utile à la société ; elle ne peut défendre que ce qui lui est nuisible.

 

Article 5 (attribution des emplois)

Tous les citoyens sont également admissibles aux emplois publics. Les peuples libres ne connaissent d’autres motifs de préférence, dans leurs élections, que les vertus et les talents.

 

Article 6 (la liberté)

La liberté est le pouvoir qui appartient à l’homme de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d’autrui ; elle a pour principe la nature ; pour règle la justice ; pour sauvegarde la loi ; sa limite morale est dans cette maxime : Ne fais pas à un autre ce que tu ne veux pas qu’il te soit fait.

 

Article 7 (droit d'expression)

Le droit de manifester sa pensée et ses opinions, soit par la voie de la presse, soit de toute autre manière, le droit de s’assembler paisiblement, le libre exercice des cultes, ne peuvent être interdits. La nécessité d’énoncer ces droits suppose ou la présence ou le souvenir récent du despotisme.

 

Article 8 (sûreté)

La sûreté consiste dans la protection accordée par la société à chacun de ses membres pour la conservation de sa personne, de ses droits et de ses propriétés.

 

Article 9 (loi)

La loi doit protéger la liberté publique et individuelle contre l’oppression de ceux qui gouvernent.

 

Article 10 (détention)

Nul ne doit être accusé, arrêté ni détenu, que dans les cas déterminés par la loi et selon les formes qu’elle a prescrites. Tout citoyen, appelé ou saisi par l’autorité de la loi, doit obéir à l’instant ; il se rend coupable par la résistance.

 

Article 11 (voies de fait et résistance légitime)

Tout acte exercé contre un homme hors des cas et sans les formes que la loi détermine, est arbitraire et tyrannique ; celui contre lequel on voudrait l’exécuter par la violence a le droit de le repousser par la force.

 

Article 12 (l'arbitraire)

Ceux qui solliciteraient, expédieraient, exécuteraient ou feraient exécuter des actes arbitraires, sont coupables et doivent être punis.

 

Article 13 (présomption d'innocence)

Tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable, s’il est jugé indispensable de l’arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s’assurer de sa personne doit être sévèrement réprimée par la loi.

 

Article 14 (non-rétroactivité)

Nul ne doit être jugé et puni qu’après avoir été entendu ou légalement appelé, et qu’en vertu d’une loi promulguée antérieurement au délit. La loi qui punirait des délits commis avant qu’elle existât serait une tyrannie ; l’effet rétroactif donné à la loi serait un crime.

 

Article 15 (proportion des peines)

La loi ne doit décerner que des peines strictement et évidemment nécessaires ; les peines doivent être proportionnées au délit et utiles à la société.

 

Article 16 (droit de propriété)

Le droit de propriété est celui qui appartient à tout citoyen de jouir et de disposer à son gré de ses biens, de ses revenus, du fruit de son travail et de son industrie.

 

Article 17 (pas d'emplois réservés)

Nul genre de travail, de culture, de commerce, ne peut être interdit à l’industrie des citoyens.

 

Article 18 (achat des services et non des individus)

Tout homme peut engager ses services, son temps ; mais il ne peut se vendre ni être vendu ; sa personne n’est pas une propriété aliénable. La loi ne reconnaît point de domesticité ; il ne peut exister qu’un engagement de soins et de reconnaissance, entre l’homme qui travaille et celui qui l’emploie.

 

Article 19 (expropriation)

Nul ne peut être privé de la moindre portion de sa propriété sans son consentement si ce n’est lorsque la nécessité publique légalement constatée l’exige, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité.

 

Article 20 (de l'impôt)

Nulle contribution ne peut être établie que pour l’utilité générale. Tous les citoyens ont le droit de concourir à l’établissement des contributions, d’en surveiller l’emploi, et de s’en faire rendre compte.

 

Article 21 (des secours publics)

Les secours publics sont une dette sacrée. La société doit la subsistance aux citoyens malheureux, soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état de travailler.

 

Article 22 (de l'instruction)

L’instruction est le besoin de tous. La société doit favoriser de tout son pouvoir les progrès de la raison publique, et mettre l’instruction à la portée de tous les citoyens.

 

Article 23 (souveraineté nationale)

La garantie sociale consiste dans l’action de tous pour assurer à chacun la jouissance et la conservation de ses droits ; cette garantie repose sur la souveraineté nationale.

 

Article 24 (responsabilité des fonctionnaires)

Elle ne peut exister, si les limites des fonctions publiques ne sont pas clairement déterminées par la loi, et si la responsabilité de tous les fonctionnaires n’est pas assurée.

 

Article 25 (souveraineté du peuple)

La souveraineté réside dans le peuple ; elle est une et indivisible, imprescriptible et inaliénable.

 

Article 26

Aucune portion du peuple ne peut exercer la puissance du peuple entier ; mais chaque section du souverain assemblée doit jouir du droit d’exprimer sa volonté avec une entière liberté.

 

Article 27

Que tout individu qui usurperait la souveraineté soit à l’instant mis à mort par les hommes libres.

 

Article 28 (chaque génération ne décide que pour elle)

Un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer sa Constitution. Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures.

 

Article 29

Chaque citoyen a un droit égal de concourir à la formation de la loi et à la nomination de ses mandataires ou de ses agents.

 

Article 30

Les fonctions publiques sont essentiellement temporaires ; elles ne peuvent être considérées comme des distinctions ni comme des récompenses, mais comme des devoirs.

 

Article 31

Les délits des mandataires du peuple et de ses agents ne doivent jamais être impunis. Nul n’a le droit de se prétendre plus inviolable que les autres citoyens.

 

 

Article 32

Le droit de présenter des pétitions aux dépositaires de l’autorité publique ne peut, en aucun cas, être interdit, suspendu ni limité.

 

Article 33

La résistance à l’oppression est la conséquence des autres droits de l’homme.

 

Article 34

Il y a oppression contre le corps social, lorsqu’un seul de ses membres est opprimé. Il y a oppression contre chaque membre lorsque le corps social est opprimé.

 

Article 35

Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.

 

9 mai 2013

Mon questionnaire de Proust

Le principal trait de mon caractère : l’optimisme

 

La qualité que je préfère chez un homme : la droiture

 

La qualité que je préfère chez une femme : la fidélité

 

Ce que j’apprécie le plus chez mes ami-e-s : leur présence chaleureuse à mes côtés

 

Mon principal défaut : l’impatience

 

Mon occupation préférée : lire et écrire

 

Mon rêve de bonheur : une union durable et épanouie avec la femme de ma vie et nos enfants dans une République fraternelle et un monde heureux et pacifique

 

Ce qui serait mon plus grand malheur : être seul au monde

 

Ce que je voudrais être : utile aux autres

 

Le pays où je désirerais vivre : il y a tant de pays et de peuples que j’aimerais découvrir ou redécouvrir… (parmi quelques-uns l’Italie, la Grèce, Cuba, le Pérou, les pays de l'Amérique Latine, le Canada, les États-Unis) mais je me sens bien aussi dans le mien !

 

La couleur que je préfère : j’aime surtout les alliances de couleurs, entre harmonie et contraste qui symbolisent la beauté de toute chose, comme le disait un certain VATTEL, ce grand artiste français du temps de LOUIS XIV. L’alliance entre le bleu et le jaune symbolise une région que j’adore, où j'ai eu la chance de vivre quelques années, la Côte d’Azur ; l’alliance entre le vert et le jaune m’évoque l’été, la saison que je préfère ; l’alliance entre le vert et le blanc m’évoque l’élégance et le raffinement ; l’alliance entre le jaune et le marron m’évoque la savane, le désert, deux territoires de toute beauté ; l’alliance entre le jaune et le rouge m’évoque le coucher de soleil, ce moment où le ciel s’embrase ; l’alliance entre le bleu et le vert m’évoque un paysage bucolique et ce sont les couleurs du drapeau de deux de mes départements préférés, la Loire-Atlantique où je vis désormais depuis avril 2012, et la Charente Maritime, un autre département enchanteur…

 

La fleur que j’aime : pourquoi une seule ? L'oeillet rouge symbolisant la révolution portugaise de 1973, la rose - notamment la rose trémière, le lys blanc, la fleur de Strelitzia, la tulipe et tant d'autres…

 

L’oiseau que je préfère : celui qui ose venir se poser sur ma main… mais j’ai un intérêt marqué pour les perroquets…

 

Mes auteurs favoris en prose : LA FONTAINE pour ses « Fables », LA ROCHEFOUCAULT pour ses « Maximes », LA BRUYÈRE pour ses « Caractères », LACLOS pour ses « Liaisons Dangereuses »…

 

Mes auteurs favoris en vers : MOLIÈRE pour toutes ses pièces, BEAUMARCHAIS pour « Le Mariage de Figaro », Edmond ROSTAND pour « Cyrano de Bergerac »…

 

Mes poètes préférés : hélas je n’ai pas beaucoup de culture poétique…je ne sais que répondre!

 

Mes héros dans la fiction : le roi Arthur de la série Kaamelott pour son humanisme en une époque cruelle et son humour décalé par rapport à la période médiévale, le capitaine Harmon RABB, l’amiral CHEGWIDDEN, le major Sarah McKENZIE et le lieutenant ROBERTS dans la série « Jag » qui incarnent une forme de justice modèle dans un corps (l’armée des Etats-Unis) qui a été sali ces dernières années, le chevalier Danceny dans les Liaisons Dangereuses pour la sincérité et l'innocence de son amour pour Melle de Volanges, les Trois Mousquetaires et Cyrano de Bergerac pour leur panache, Tintin pour son ingénuité, Morgan FREEMAN dans le film « Deep Impact » et le Président PALMER dans les premiers temps de la série « 24 heures chrono » pour leur contribution à la préparation de l’opinion à l’arrivée d’un Noir à la Maison-Blanche, le « gugusse de Montauban », dans « Les Tontons flingueurs » pour son adaptabilité à un milieu particulier (!!!), le « Prince de l’espace Actarus » et le « Professeur Procyon » dans « Goldorak » le dessin animé préféré de ma jeunesse, « Hanibal » dans la série « Agence tous risques », « Bosley » dans la série « Drôles de Dames »…

 

Mes héroïnes dans la fiction :

 

pour ce qui est de la fiction littéraire: Antigone pour son combat célèbre, « la Présidente de Tourvel » dans les Liaisons Dangereuses...    

 

pour ce qui est de la fiction cinématographique ou télévisuelle: le major des Marines Sarah McKENZIE dans la série « Jag »,  Audrey HEPBURN dans "Vacances romaines"... 

 

Mes compositeurs préférés : MOZART pour toute son oeuvre, VIVALDI pour ses « Quatre Saisons », BEETHOVEN pour ses « Symphonies », HAËNDEL pour sa « Musique d’eau » et le maître italien de l’opéra Giuseppe VERDI pour tous ses chefs d’œuvre, de « Rigoletto » au « Trouvère, d’ « Aïda » à « Nabucco »…, BERLIOZ pour « La Damnation de Faust »…

 

Mes peintres préférés : je ne suis pas très cultivé en peinture…les grands peintres italiens comme BOTICCELLI et MICHEL-ANGE peut-être…

 

Mes héros dans la vie réelle : les membres de mon entourage et tous ceux qui font avancer les grandes causes de l’humanité…

 

Mes héros dans l’Histoire : tous ceux qui ont eu le courage de dire "Non" quand il était nécessaire de s'opposer à des décisions iniques, tous ceux qui ont prôné l'humanisme à travers les âges, tous ceux qui ont fait progresser l'humanité dans toutes ses dimensions, tous ceux qui m'ont appris à penser... Quelques noms au hasard parmi bien d'autres que je ne pourrai pas citer ici: Socrate, l'empereur Hadrien, Périclès, le Christ, ROBESPIERRE, Jean JAURÈS, Jules FERRY, le général de GAULLE, le mahatma GANDHI, le pasteur Martin LUTHER-KING, le Président des États-Unis John Fitzgerald KENNEDY et ses frères Bobby KENNEDY et Ted KENNEDY, le président des États-Unis Abraham LINCOLN, Victor SCHÖELCHER ce héros français de l’anti-esclavagisme, Mère Thérésa et Sœur Emmanuelle, la princesse Diana, le Premier Ministre assassiné d’Israël, Yitzhak RABIN, Robert BADINTER, le procureur de La Nouvelle Orléans dans les années 60 Jim GARRISON, le Président actuel des États-Unis Barack OBAMA en 2008, Nancy PELOSI cette femme très progressiste élue démocrate de Californie et « Speaker » de la Chambre des Représentants, l’ex Vice-Président des États-Unis du temps de Bill CLINTON Al GORE, Robert KENNEDY Junior (le fils de « Bobby »), Nicolas HULOT, Jean-Louis ÉTIENNE, Jean LASSALLE, le courageux député MoDem des Pyrénées Atlantiques, Jean-François KAHN, COLUCHE et tant d’autres, poètes, acteurs politiques et sociaux illustres ou anonymes…

 

Mes héroïnes dans l’Histoire : Olympe de GOUGES, Louise MICHEL, Rosa LUXEMBOURG, Émilienne MOPTY, Rosa PARKS, Mère Thérésa, Sœur Emmanuelle, la princesse Diana…

 

Ce que je déteste par-dessus tout : le mensonge, la lâcheté, la trahison, l’égoïsme, la méchanceté, la cruauté, l’absence de compassion ou de pitié...

 

Personnages historiques que je méprise le plus : je n’aime pas mépriser qui que ce soit mais je déteste évidemment un certain nombre de mauvais génies :

 

-      tous les monstres de notre Histoire, PINOCHET, Saddam HUSSEIN, MOBUTU, ou HITLER, STALINE, POL POT, MAO...

 

-      tous ceux qui agissent en leur nom en conscience de leurs actes;

 

-      tous ceux qui cherchent, ont cherché et chercheront, partout dans le monde, à décider à la place des gouvernants légitimes, à imposer une loi injuste ou à conserver le pouvoir au sein de très puissantes organisations, le plus loin possible du peuple ;

 

-      tous ceux qui, en Amérique, ont cherché à transformer ce pays (« le plus bel espoir sur Terre » selon le Président Abraham LINCOLN) en un pays qu’elle n’était pas et cela englobe beaucoup de monde : les membres de la classe politique dirigeante (George W. BUSH, Dick CHENEY et Donald RUMSFELD par exemple), ceux qui exercèrent, exercent aujourd’hui ou exerceront demain, un pouvoir d’ordre policier ou militaire tyrannique et criminel comme John Edgar HOOVER (que l’écrivain américain Antony SUMMERS appela « le plus grand salaud d’Amérique »), fondateur du FBI qui resta à sa tête pendant 48 ans, de 1924 à 1972, sans que personne, pas même les Présidents ne puissent faire quoi que ce soit contre lui tellement il détenait, en maître-chanteur sans équivalent, de secrets d’alcôves et de preuves de comportements contestables des Grands de son temps, tous ceux qui, au sein de la CIA, du Mossad, de la DGSE ou d’ailleurs, ont assassiné au nom des démocraties tout en refusant de le reconnaître, ont renversé des gouvernements élus, ont pratiqué la torture, les armées qui se sont rendues coupables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité et celles qui multiplient les dommages collatéraux sans que cela ne les émeuve ou ne les fasse changer d’attitude…

 

Le fait militaire que j’admire le plus : je ne crois pas pouvoir « admirer » un fait militaire, je suis un humaniste et donc opposé à la guerre. Si elle devient nécessaire, je ne peux que m’y résoudre mais je ne peux pas admirer tel ou tel fait d’armes… Je citerai quand même le Débarquement de juin 1944 qui a permis de restaurer la France républicaine et démocratique mais à quel prix pour les soldats américains, britanniques, canadiens et autres !

 

La réforme que j’estime le plus : j’en citerai trois : l’abolition de la peine de mort, l’abolition de l’esclavage, le suffrage universel direct…

 

Le don de la nature que je voudrais avoir : la clairvoyance et la sagesse…

 

Comment j’aimerais mourir : au service d’une belle cause pour l’humanité…

 

État présent de mon esprit : plein d’espoir de voir le monde aller mieux…

 

Fautes qui m’inspirent le plus d’indulgence : la bêtise, l’étourderie, l’erreur quand elle est reconnue par son auteur…

 

Ma devise : Certaines personnes voient les choses comme elles sont et se demandent « pourquoi ? », moi je rêve de l’impossible et je me dis « pourquoi pas ? » (George Bernard SHAW, écrivain irlandais américain 1856-1950)

9 mai 2013

Présentation du blog par son auteur

Défense de l'idée républicaine et de toutes ses implications en termes :

- de discours et de pratique de la démocratie,

- de défense et de perfectionnement permanent des droits et libertés des citoyens,

- de justice,

- de liberté, d'égalité et de fraternité,

- de laïcité,

- d'humanisme,

- de progrès pour tous -et pas seulement pour quelques-uns,

- d'indépendance vis-à-vis des puissances du monde et des lobbys,

- d'honnêteté et d'intégrité des élus et gouvernants,

- d'exemplarité de notre manière de défendre l'intérêt général,

- de respect de l'Autre, qu'il soit opposant intérieur ou étranger,

- de promotion de la diplomatie,

- de loyauté des échanges entre les nations,

- de défense des opprimés et des "sans-voix",

- de promotion de l'esprit citoyen: responsabilité, implication, engagement, générosité, partage,

- de rassemblement de notre peuple derrière des causes qui dépassent chacun de nous pris individuellement,

- de rapprochement des peuples du monde afin de créer puis de maintenir entre eux un dialogue permanent, une compréhension mutuelle et un progrès partagé.


Sur ce blog, seront publiées des réflexions courtes ou plus approfondies de l'auteur sur diverses thématiques en rapport direct ou indirect avec le thème de la République et notamment des analyses politiques, historiques, géographiques, sociologiques, géopolitiques, stratégiques.

9 mai 2013

Ma carte d’identité détaillée

État-civil

- Citoyen français.

- Né à Orthez (Région Aquitaine, Département des Pyrénées Atlantiques) le 17 octobre 1974.

- Né de parents français de condition modeste:

* mon père fut employé un temps par la Compagnie Générale de Géophysique, puis devint mécanicien auto avant de devenir concessionnaire FORD à Orthez à la fin des années 60. Hélas, cette concession disparut suite à la crise des années 70 et mon père, après des années de chômage, se reconvertit dans le porte-à-porte pour des sociétés d'assurance, une période très difficile tellement son travail était ingrat.

* ma mère a toujours été secrétaire et la majeure partie de sa vie, ce fut au sein de la SNPA (Société Nationale des Pétroles d'Aquitaine) devenue ELF AQUITAINE avant que cette entreprise majeure de la France et de la région Aquitaine ne soit rachetée par TOTAL.

Conscience citoyenne et politique

- Très curieux de tout et avide d’apprendre depuis le plus jeune âge.

- Adorant lire et apprendre, passionné d’Histoire et de géographie, de sciences et de culture dès ma plus jeune enfance.

- Intéressé par la vie politique depuis 1986 et la première cohabitation MITTERRAND-CHIRAC (j’étais en 5ème).

- Issu d’une famille sans affiliation partisane et sans engagement politique ou associatif d’aucune sorte mais de tendance droite républicaine.

- Inspiré par ce positionnement politique familial et n’étant pas, en ces années de jeunesse,  un jeune homme contestataire, j’ai naturellement penché, moi aussi, vers la droite républicaine au début de ma vie de citoyen électeur. Paradoxalement, ce que j’ai vécu au cours de ces premières années de militantisme politique est à la base de ce que je suis devenu aujourd’hui et explique les choix – radicalement différents – que j’ai faits depuis. C’est en raison de cette erreur de jeunesse, m’ayant fait adhérer au RPR en mars 1993, que j’ai pu découvrir, de l’intérieur, ce qu’était la droite républicaine française et que j’ai choisi ensuite de la fuir. Peu à peu, en diverses étapes, je me suis rapproché de la Gauche française, jusqu’à choisir d’adhérer à une organisation de la véritable Gauche française,  qui avait, en outre, le mérite de la nouveauté et donc de l’innocence, le Parti de Gauche. C’était en décembre 2009. J’ai choisi d’adhérer seulement un an après sa fondation parce que je voulais réfléchir sur ce choix et m’assurer, au regard des premiers mois de la vie de ce parti, que je ne me tromperais pas une nouvelle fois comme je l’avais fait si souvent auparavant :

* en 1993 en adhérant au RPR,

* à la fin des années 1990, en choisissant de rallier le club d’Alain MADELIN puis son parti Démocratie libérale. J’en ai  encore honte mais je ne voyais pas le mal dans le credo libéral qu’il défendait. Je voyais cette liberté comme celle que porte la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, une liberté responsable et humaniste. Pourtant bien des personnalités politiques mettaient en garde contre cet homme, ses ami-e-s et son credo ultra-libéral mais je ne voulais rien entendre. Certains sont cons à 20 ans… Je faisais alors clairement partie de cette espèce si répandue.

* En 2006-2007 quand j’ai cru discerner en François BAYROU l’homme de la situation et dans l’UDF, qui allait devenir le MODEM et qui annonçait ainsi une ouverture à gauche,  le parti politique d’avenir dont la France avait besoin. Son combat humaniste et ses charges contre l’odieux Président Sarkozy m’avaient inspiré et fait oublier que le fond de sa pensée, en matière économique et sociale, était quasiment la même qu’à droite et que, s’agissant de l’Union européenne, sa vision et son projet n’étaient pas les miens.

* En 2007-2008 quand j’ai sauté le pas et rejoint la « Gauche » en adhérant à Désirs d’Avenir, le club de Ségolène ROYAL, après avoir voté pour elle au second tour de l’élection présidentielle de 2007, envisageant alors de rejoindre le Parti socialiste si elle était élue Première Secrétaire lors du congrès de Reims en novembre 2008.

Hélas pour la Gauche timorée qu’elle incarnait, le fond de ma pensée d’alors avait déjà dérivé fortement vers la gauche, très au-delà du point d’équilibre que ma conscience me dictait en ce qui concerne mon positionnement politique. Et depuis 2005, date du référendum sur le Traité constitutionnel pour l’Europe (je reviendrai sur ce point à la fin de la présente note), je m’étais très fortement intéressé à la vraie Gauche, celle du NON, celle des comités anti-libéraux. Mon esprit, toujours ouvert aux autres et à la contradiction, avait été nourri, à cette occasion, de maintes réflexions, analyses et projets de cette Gauche-là. Même si je ne me sentais pas encore prêt à la rejoindre, je la voyais déjà comme un outil essentiel, indispensable au pays. Bien qu’issu de la droite républicaine comme je l’ai expliqué plus haut, je pensais depuis toujours en termes d’humanisme, de démocratie, de République, de Liberté-Égalité-Fraternité, de laïcité… Une partie de mon cerveau me tirait vers cette Gauche authentique tandis que l’autre me dissuadait de la rejoindre et m’incitait à rester au centre gauche… Pourtant, les très nombreuses lectures que j’ai entreprises pendant ces années 2005-2008, ajoutées à toutes celles d’avant, notamment de nombreux auteurs et acteurs de la Gauche, allant de la Gauche timide à la Gauche révolutionnaire, mais aussi celles de certains penseurs et acteurs de la Droite et du Centre, comme la lecture de nombreuses études ou oeuvres « scientifiques » en matière de politique, de sociologie, d’Histoire, de géographie, de géopolitique… et les rencontres que j’ai faites, les déceptions successives, répétées si souvent, que j’ai vécues, tout ceci me faisait malgré tout penser que les digues sauteraient un jour. Je me disais même, je m’en souviens très bien, qu’au rythme où allaient les choses, c’est-à-dire au rythme où, d’une part, la droite républicaine s’extrémisait, se dé-républicanisait, se rapprochant idéologiquement du FN, et où, d’autre part, une partie de la Gauche dérivait vers le Centre droit et la droite, le risque devenait de plus en plus grand que je bascule totalement dans la Gauche la plus radicale, celle du NPA puisque ce fut l’époque où ce parti vit le jour et fit naître tant d’espoirs. Finalement, l’avènement du Parti de Gauche fut l’opportunité magique pour moi, celle, inespérée, qui satisfaisait toutes mes attentes, aussi bien en termes de projet que de leaders, de camaraderie militante que de positionnement politique qu’il soit stratégique ou tactique. Jamais, de toute ma vie, je n’ai été aussi en phase avec un parti et ses animateurs illustres ou anonymes. Jamais je n’ai été aussi « heureux » que depuis que je suis un militant du Parti de Gauche et de ce fait du Front de Gauche.

Ce qui est amusant d’une certaine façon, c’est que ma pensée profonde a toujours été de Gauche mais que je me suis trompé pendant quinze ans dans le choix de mes affinités partisanes. Ce qui est également amusant c’est que si certains sont rebelles voire révolutionnaires quand ils sont adolescents et jeunes adultes mais finissent par se domestiquer avec les années qui passent, moi je vis l’inverse… Docile à 18 ans, je suis devenu enragé et révolutionnaire à 35 ! En raison de la vie qui m’a fait toucher du doigt toutes ses injustices. En raison de ce que j’ai vu de l’intérieur au sein de la Droite (RPR-DL) et du Centre (Modem). En raison de la perturbation géodésique ou tectonique frappant la Droite et une partie de la Gauche…

Ce qui est amusant, c’est que l’un des penseurs ayant joué une œuvre majeure pour me faire basculer à Gauche toute n’est pas issu de la Gauche. C’est un centriste qui se définit « centriste-révolutionnaire », Jean-François KAHN. Sans doute qu’il n’aurait pas goûté ce choix qui est le mien s’il avait su ce que ses écrits avaient causé en moi… Je ne partage pas ou plus toutes ses analyses ni toutes ses propositions mais je lui conserve estime et une forme d’admiration pour certaines fulgurances dont il a fait preuve dans certains de ses livres.

Ce qui est amusant, c’est que le Modem, ce parti qui devait tisser des ponts avec la Gauche, et auquel, pour cela, j’ai été lié pendant quelques mois en 2007, mais qui a explosé en vol en raison d’un ancrage trop droitier de ses leaders, aura servi pour moi de « sas de décompression ». Avant lui, j’étais un homme de gauche totalement perdu au sein de la droite ; après lui, je m’étais enfin « retrouvé » puisque, simultanément à cette renaissance politique que je vivais, les circonstances devenaient propices avec la fondation du Parti de Gauche.

Ce qui est amusant, c’est que, quelques années plus tôt, notamment pendant la période de la troisième cohabitation, ces années de dyarchie exécutive CHIRAC-JOSPIN, Jean-Luc MÉLENCHON, que l’on commençait à entendre au-delà du PS, m’exaspérait et incarnait pour moi un de ces nombreux dinosaures d’une époque à jamais révolue. Il est manifeste que je n’avais pas encore commencé ma mue politique ! Si l’on m’avait dit alors que ce discours « cru et dru » qu’il avait déjà allait un jour me séduire, en plus de tout le reste, et que j’allais être un de ses militants les plus convaincus, j’aurais sans doute ri au nez de la personne ayant osé pareille billevesée…

Mais la vie inspire, la vie apprend, la vie change les gens. Et je préfère de beaucoup avoir fait ce chemin-là que celui opposé à l’instar d’un COHN-BENDIT ou de tant d’autres hommes et femmes de Gauche devenu-e-s avec le temps et les honneurs des fonctions qu’ils ont occupées hier ou occupent aujourd’hui, de véritables petits soldats du système oligarchique que nous dénonçons. Même s’il peut sembler erratique par certains de ses aspects, il a une ligne de force qui n’aura pas échappé aux plus malins d’entre vous. Et les derniers convaincus sont toujours les plus ardents…

Note sur la question du référendum pour un Traité constitutionnel européen en 2005

Ce fut un choix difficile pour moi. Je suis favorable à l’Union européenne en ce sens que rassembler les peuples est indispensable pour sauvegarder la paix et permettre des relations harmonieuses entre eux. Et j’avoue que certains arguments des partisans du OUI avaient un certain écho sur ma conscience. Je craignais que le rejet de ce texte ne soit le premier acte d’une régression inquiétante.

D’un autre côté, je ne pouvais tolérer qu’une « constitution » ne grave les principes libéraux dans le marbre d’une loi fondamentale qui se révèlerait très difficilement modifiable et qui allait définitivement contraindre les choix de politiques publiques pouvant être mises en œuvre, qui allait enfermer la discussion parlementaire dans le cadre strict et étroit du libéralisme et qui de ce fait rendrait sans intérêt les élections européennes. En tant que juriste, je sais qu’une constitution ne peut et ne doit que prévoir les conditions et modalités de prise du pouvoir, de dévolution et d’exercice de celui-ci, de relations entre les pouvoirs…Bref seules les institutions peuvent et doivent être prévues dans une constitution démocratique. Dès lors qu’une constitution décide du sens et des principes qui doivent guider une politique publique, nous ne sommes plus en démocratie puisque ces choix ne doivent relever que du peuple souverain qui s’exprime lors des élections périodiques. Ce point était FON-DA-MEN-TAL à mes yeux. Si tous les traités précédents étaient contestables, aucun n’avait la force juridique dont allait être revêtu le Traité constitutionnel européen soumis à notre approbation. Cela était gravissime car on sentait bien que les décideurs tentaient un coup suprême pour nous retirer tout pouvoir souverain et toute velléité de contester un jour pacifiquement, démocratiquement, le carcan libéral.

Donc, au-delà de tout ce qui a été dit sur le fond de ce Traité, les seuls aspects institutionnels que je viens d’évoquer ont suffi pour me faire pencher clairement pour le NON.

 

Enseignement et carrière professionnelle

- Scolarité au sein d'établissements privés catholiques du primaire au secondaire car mes parents, bien que non pratiquants, étaient catholiques. Pendant près de vingt ans, j'ai suivi la même voie puis, à peu près au moment de ma majorité, je me suis, peu à peu, émancipé de la religion. Aujourd'hui, et depuis près de vingt ans, je ne suis plus croyant. Je suis même devenu assez hostile aux religions.

- Études secondaires littéraires puis bac A2 (Lettres et langues - 7 ans d'Anglais - 5 ans d'Espagnol - 3 ans d'Allemand)…

- Études supérieures juridiques avec tout de suite une préférence très marquée pour le Droit public et, en son sein, pour deux domaines précis : le Droit constitutionnel et les questions institutionnelles et politiques d’une part, le Droit international public et les relations internationales d’autre part.

- Obtention de la licence en Droit en 1997 à l'Université de Toulouse.

- Préparation des concours administratifs et réussite à un concours interministériel externe de catégorie B de la filière administrative (secrétaire administratif / assistant d'administration).

- Nomination fin 2000 sur un poste de chef d’une subdivision comptable à Météo-France (établissement public administratif de l’État) à Toulouse.

- Prise de fonction début janvier 2001.

- Détachement obtenu à ma demande en décembre 2004 sur un poste de rédacteur gestionnaire de marchés publics au sein d'un établissement public de coopération intercommunale, la Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis, dans le département des Alpes Maritimes.

- Intégré à ma demande, en 2006, dans la fonction publique territoriale.

- Mutation obtenue en mai 2010 sur le poste d'Adjoint du Directeur Adjoint de la Commande Publique du C.C.A.S. de Nice (C.C.A.S. = Centre Communal d'Action Sociale; il s'agit d'un établissement public à caractère administratif rattaché à la Ville de Nice).

- Mutation obtenue en mai 2012 sur un poste de gestionnaire de marchés publics à la Mairie de Saint-Nazaire.

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Vincent Christophe LE ROUX, Parti de Gauche de Loire-Atlantique, comité de Saint-Nazaire. Délégué titulaire au conseil national.
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